«D’autres vaccins sont plus efficaces» que l’AstraZeneca: un début de revirement pour Macron?

© REUTERS / DADO RUVICVaccin d'AstraZeneca contre le Covid-19 (archive photo)
Vaccin d'AstraZeneca contre le Covid-19 (archive photo) - Sputnik Afrique, 1920, 09.05.2021
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Alors que le vaccin d’AstraZeneca se trouve déjà au cœur d’une controverse après des cas de thrombose et que l’UE n’a pas renouvelé son contrat de livraisons, Emmanuel Macron a jeté de l’huile sur le feu, estimant que pour les différents variants «d’autres vaccins sont aujourd’hui plus efficaces».

L’Europe autorise actuellement quatre vaccins contre le Covid-19: de Pfizer-BioNTech, de Moderna, de Johnson & Johnson et d’AstraZeneca. Et ce dernier fait dernièrement couler beaucoup d’encre. L'Union européenne a d’ailleurs décidé de ne pas renouveler pour l’instant son contrat de livraison avec le groupe pharmaceutique anglo-suédois, a annoncé le commissaire européen Thierry Breton.

Le vaccin d'AstraZeneca «nous aidera à la sortie de crise», a affirmé ce 9 mai à Strasbourg Emmanuel Macron en donnant le coup d'envoi de la Conférence sur l'avenir de l'Europe. Avant de nuancer:

«Mais pour répondre aux variants, on voit que d'autres vaccins sont aujourd'hui plus efficaces.»

«Des difficultés pour convaincre»

Le Président de la République avait pourtant précédemment pris la défense de la préparation d’AstraZeneca.

«On a besoin de tous ces vaccins, ils sont complémentaires […]. Je me fie aux autorités sanitaires pour vous dire que le vaccin AstraZeneca est aujourd’hui recommandé», avait-il déclaré le 9 avril à la presse.

Une affirmation faite au lendemain d’un sondage d’Odoxa qui avait révélé que 71% des Français ne voulaient pas se faire injecter ce vaccin. La France l’avait même suspendu à la mi-mars pendant quelques jours, à l’instar d’autres pays, en raison de cas de thrombose.

Une dizaine de jours plus tard, Emmanuel Macron avait évoqué, lors d’une réunion axée sur la politique de vaccination à l’Élysée, ces réticences.

«Nous avons des difficultés pour convaincre sur l'AstraZeneca, il faut réfléchir en termes de communication et de capacité à convaincre», avait-il constaté.

«Très efficace»

Le vaccin du groupe anglo-suédois, accusé depuis un certain temps d’être à l’origine de thromboses, avait également été défendu par le ministre de la Santé, Olivier Véran, qui a assuré qu’il était «très efficace», bien qu’il puisse donner, «comme la plupart des médicaments d’ailleurs», des effets indésirables. Évoquant le risque de thromboses, il a assuré que celui-ci était 50 fois plus important «si vous traversez l’Atlantique en avion» que «si vous vous faites vacciner par l’AstraZeneca».

Le ministre lui-même a reçu le 3 mai une dose du vaccin Moderna après s’être fait injecter une première dose d’AstraZeneca début février. D’ailleurs, la Haute Autorité de santé a recommandé aux moins de 55 ans ayant reçu une dose du vaccin d'AstraZeneca que leur seconde dose soit un vaccin à ARN messager comme celui de Pfizer ou de Moderna.

Depuis le début de l'utilisation du vaccin et jusqu’au 29 avril, la France a enregistré 30 cas, dont neuf décès, de thromboses rares sur plus de 3.855.000 injections.

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