«Nous ne sommes pas au bord d’une guerre civile», affirme Nuñez

© AP Photo / Jean Francois BadiasUn soldat français lors de l'"Opération Sentinelle" devant la Cathédrale Notre-Dame à Strasbourg
Un soldat français lors de l'Opération Sentinelle devant la Cathédrale Notre-Dame à Strasbourg - Sputnik Afrique, 1920, 11.05.2021
S'abonner
Ce mardi, deux sujets dominent l’actualité: la sécurité des forces de l’ordre et la nouvelle tribune de militaires. Abordant ces questions sur Europe 1, Laurent Nuñez a rejeté la menace d’une guerre civile et le lien entre trafiquants et terrorisme islamiste.

Un peu plus de deux semaines après la publication d’une première tribune d’ex-militaires qui enjoignent «ceux qui dirigent notre pays» à «appliquer sans faiblesse des lois qui existent déjà» afin d’éviter une «guerre civile», un second texte de militaires en service vient une nouvelle fois jeter le trouble dans le milieu politique.

«Personne ne peut vouloir une situation aussi terrible, nos aînés pas plus que nous, mais oui, de nouveau, la guerre civile couve en France et vous le savez parfaitement», alerte le texte de la tribune. Toutefois, le Coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme n’est pas d’accord avec cette affirmation.

Invité sur Europe 1 ce mardi matin, Laurent Nuñez a dénoncé, tout comme la ministre des Armées, un texte «très politique».

«Nous ne sommes pas au bord d’une guerre civile, c’est complètement faux», répond M.Nuñez interrogé à ce sujet. «La République française est une et indivisible. Il n'y a pas un camp contre un autre dans notre pays. Il y a des individus qui commettent des infractions, et des individus qui veulent prôner la dominance d'une loi religieuse et qui conduisent à un séparatisme que nous combattons.»

«L'État n’est pas défaillant», insiste-t-il en commentaire à la tribune qui dénonce «la visible déchéance» de la France. Interrogé sur une intervention de l'armée sur le territoire national, il rétorque que «ce n'est pas un scénario dans lequel je veux me placer.»

Aucun lien entre trafiquants et terrorisme

Quelques jours après la mort d’un policier à Avignon sur un point de deal et dix jours après l’attentat de Rambouillet, la question de la sécurité des forces de l’ordre suscite une immense émotion en France et alimente la colère dans la profession.

Au lendemain d'une rencontre des syndicats de police avec Jean Castex, le coordinateur a assuré qu'en France, il n'y a pas de lien entre les trafiquants de drogue et le terrorisme islamiste.

«Ce lien-là n'existe pas. Il n'y a pas de profils hybrides, c'est-à-dire des individus qui pourraient financer des actions terroristes avec des actions de délinquance de droit commun comme du trafic de stupéfiants. En réalité, ça n'existe pas», assure le haut fonctionnaire.

Des propos qui font écho à ceux tenus après l’attaque de Rambouillet quand plusieurs politiques ont évoqué le lien entre le terrorisme islamiste et l’immigration. Laurent Nuñez a tenu à rappeler «que depuis 2015, les 4/5e des auteurs d’attentats terroristes sur le territoire national sont des ressortissants français».

Renforcement des peines contre ceux qui agressent la police

Le responsable constate par ailleurs une montée en puissance des violences contre les policiers, rappelant que Jean Castex a annoncé un durcissement des peines pour ceux qui agressent les forces de l’ordre.

«La réalité de l'action, ce sont des forces de sécurité intérieure qui mènent une lutte déterminée pour éradiquer le trafic de stupéfiants des quartiers, c'est une lutte déterminée de nos services de renseignement, de nos forces de sécurité avec tous les acteurs de la société, pour lutter contre le séparatisme islamiste qui n'a pas sa place dans les quartiers et n'a sa place nulle part en France», conclut-il.
Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала