«Que les politiques s’interrogent»: Linda Kebbab pas surprise que 60% des policiers puissent voter RN

© AFP 2023 Yann CoatsaliouMarine Le Pen
Marine Le Pen - Sputnik Afrique, 1920, 12.05.2021
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Un récent sondage indique que 44% des policiers et militaires voteraient Marine Le Pen en 2022, et jusqu’à 60% en cas de duel face à Macron. Pour la syndicaliste Linda Kebbab, la tendance n’est pas surprenante, mais la faute est à mettre sur les politiques.

Le vote des policiers reviendrait en grande partie au Rassemblement national (RN). C’est du moins ce que montre une enquête Ipsos pour le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) dont une partie a été dévoilée par L’Opinion. Pour Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police FO, il s’agit d’un vote «par dépit et par désespoir».

Selon le sondage, 44% des policiers et militaires voteraient pour Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle 2022, un chiffre qui monte à 60% en cas de second tour contre le Président sortant.

«L’extrême droite parvient aujourd’hui par ses discours et sa communication à attirer beaucoup de Français, pas seulement les policiers», défend la syndicaliste sur BFM TV.

Selon elle, le Rassemblement national est l’un des rares partis dans lequel les policiers se retrouvent, même ceux qui ont «baigné dans un esprit de gauche». «Ils font abstraction du programme [politique] comme de plus en plus de Français», estime-t-elle.

La faute à la politique?

Elle appelle cependant à ne pas pointer les policiers pour leur vote. «Que les politiques s’interrogent sur la manière dont ils ont perdu la confiance des policiers en matière de politique à leur égard et en matière de délitement de la société», conclut-elle. Un «délitement» qui fait directement référence à la première tribune des militaires publiée dans Valeurs actuelles.

À noter que le sondage a été effectué entre le 9 et 15 avril, avant les meurtres des deux fonctionnaires de police à une dizaine de jours d’intervalle, lesquels ont vivement touché la profession. D’après Bruno Cautrès, chercheur au CNRS rattaché au Cevipof, «on voit incontestablement qu'il y a, dans l'opinion, une forte préoccupation pour les questions de sécurité», ce qui expliquerait une certaine attirance vers «la proposition politique du Rassemblement national».

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