Situation en Inde: après le «champignon noir», le «champignon blanc»?

© AP Photo / DANISH SIDDIQUIUn hôpital de fortune en plein air, dans l'État de l'Uttar Pradesh, en Inde, le 16 mai 2021
Un hôpital de fortune en plein air, dans l'État de l'Uttar Pradesh, en Inde, le 16 mai 2021 - Sputnik Afrique, 1920, 23.05.2021
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Le «champignon noir» se propage de plus en plus en Inde et touche d’ores et déjà plusieurs milliers de patients s’étant à peine remis du Covid-19. Au point que certains médecins indiens parlent de «pandémie dans la pandémie». Mais ce n’est pas tout. Une nouvelle menace semble surgir à l’horizon: le «champignon blanc».

Après de nombreux nouveaux cas de «champignon noir» chez les patients atteints de Covid-19 en Inde, les inquiétudes grandissent à l’égard d’une autre infection fongique, qui pourrait se révéler plus meurtrière. Ainsi, quatre cas de candidose, ou «champignon blanc», ont été détectés à Patna, la capitale de l'État indien de Bihar, relate The Independent.

Les patients touchés par cette infection présentaient des symptômes du Covid-19 et des lésions pulmonaires typiques de cette maladie mais leurs tests se sont révélés négatifs.

Dans ce contexte, les scientifiques se déclarent inquiets face à une infection qui semble facilitée par rapport à celle du «champignon noir» dans certaines parties du corps, notamment l'estomac, les reins et le cerveau.

Toutefois, aucun autre cas de «champignon blanc» n’a encore été signalé à travers le pays, note le journal.

Plus de 8.000 cas de mucormycose

Les autorités indiennes ont recensé dans le pays plus de 8.800 cas de mucormycose, maladie fongique plus connue sous le nom de «champignon noir», a fait savoir le ministre de l'Industrie chimique du pays, Sadananda Gowda.

«Après une analyse détaillée du nombre croissant de cas de mucormycose dans différents États, un total de 23.680 flacons d'Amphotéricine B [un antifongique, ndlr] ont été distribués aujourd'hui à tous les États. La distribution a été faite sur la base du nombre total de patients qui est de 8.848 dans le pays», a-t-il écrit.

Sadananda Gowda a noté que la situation était particulièrement inquiétante dans le Gujarat qui dénombre 2.281 cas. De nombreux cas de mucormycose ont été également enregistrés dans le Maharashtra et l'Andhra Pradesh. Les huit États les plus touchés se sont vu attribuer 75% de flacons, a-t-il précisé. Le Gujarat et le Maharashtra il a été ainsi octroyé respectivement 5.800 et 5.090 flacons. Les 25% restants seront distribués après vérification du nombre de patients, a ajouté le ministre.

Le «champignon noir»

La mucormycose est une infection causée par une espèce de moisissure qui peut se développer en cas de contact avec des spores dans l'environnement ou après une lésion de la peau, par exemple une coupure, une égratignure ou une brûlure. Bien que rare, la maladie représente un danger particulier pour les personnes atteintes de diabète et celles dont l'immunité est réduite, notamment après le Covid-19.

L’alerte a été donnée en Inde dès le début du mois. Dans un avis publié le 9 mai, l’Indian Council of Medical Research avait précisé que sans une prise en charge rapide, le risque de décès était très élevé.

Ainsi, le chef du service de mycologie médicale au CHU de Tours, Guillaume Desoubeaux, avait précédemment déclaré au Figaro que «la mortalité [allait] de 30% à 100% en fonction des organes atteints» et estimé la situation «gravissime». Il avait expliqué que l’infection s’appelait «champignon noir» parce que les tissus infectés deviennent noirs.

«Plutôt propre aux pays d'Asie du Sud-Est»

Selon l’agence sanitaire russe (Rospotrebnadzor), bien que l’infection ne provoque pas de maladie «en règle générale», elle peut se manifester «dans des cas de profonde immunodéficience».

Elle avait toutefois précisé qu’en raison des facteurs naturels et géographiques, cette mycose était «plutôt propre aux pays d'Asie du Sud-Est», notamment à l’Inde, en raison de la grande humidité et de températures annuelles moyennes élevées.

L'ambassadeur d'Inde en Russie, Datla Bala Venkatesh Varma, avait précédemment déclaré que les médecins indiens consultaient notamment leurs collègues russes pour établir les meilleurs moyens de lutter contre la mucormycose.

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