Une mosquée de Nice au cœur d’un conflit politique saccagée durant une heure

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Police nationale - Sputnik Afrique, 1920, 25.05.2021
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Écrans de télévision détruits, Ipad volés, portes fracassées… Une mosquée de Nice, source de tensions avec la mairie, a été retrouvée saccagée. Des responsables religieux ainsi que Christiane Estrosi ont condamné cet acte, appelant à l’apaisement et à «l’intelligence collective». Un suspect a été arrêté et aurait reconnu les faits.

La mosquée En-Nour de Nice-Ouest a été saccagée dans la nuit du 23 au 24 mai, rapporte l’institut En-Nour en condamnant «vigoureusement les actes de vandalisme grave perpétrés».

«Il s’agit quelle que soit la raison de cet acte d’une ignominie et d’une attaque personnelle», a noté l’institut sur son compte Facebook en appelant à la vigilance des fidèles et en renouvelant aux autorités ses demandes «incessantes» pour un maximum de sécurité.

Selon Nice-Matin, le malfaiteur, filmé par les caméras de l’institut, a sévi pendant une heure.

«Il a cassé tous les écrans de télé, a volé les Ipad des enfants qui suivent les cours d’arabe, a fracassé plusieurs portes d’issue de secours et a tout laissé sens dessus dessous», a déploré le 24 mai Ouassini Mebarek, avocat d’En-Nour cité par le quotidien.

L'auteur présumé arrêté

Les forces de l’ordre sont arrivées sur place et ont procédé à des constatations. Une plainte a été déposée.

Le quotidien précise qu’un suspect a été interpellé.

D’après le journal local, quelques jours avant l’incident, un homme dissimulé sous un épais jogging avait été filmé en train de laisser devant la porte un nounours en porcelaine.

Lors de son audition, le 24 mai, le suspect aurait reconnu les faits, relate le média.

Des soutiens

«Nos pensées vont vers les fidèles à l’heure où les actes islamophobes se multiplient en France», a réagi Boubekeur Bekri, vice-président du Conseil régional du culte musulman (CRCM), cité par le quotidien.

Selon lui, ces actes sont «des tentatives de déstabilisations de la société musulmane et de la société tout entière».

«Nous lançons un appel à l’intelligence collective: il faut dénoncer l’inacceptable sans céder à l’inacceptable», a-t-il souligné.

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a aussi condamné «avec force» cet acte de vandalisme.

Le maire de Nice dénonce les dégradations

Christiane Estrosi, fermement opposé à cette mosquée, a tout de même dénoncé les dégradations, précise Nice-Matin:

«Même si chacun sait les actes que j’ai menés contre ce lieu de culte financé par l’Arabie saoudite, rien ne justifie de tels actes qui doivent être condamnés».

Un bras de fer avec la mairie

Ouvert en 2016, le lieu de culte est depuis au cœur d’une bataille politique et juridique avec la mairie de Nice, rappelle Franceinfo. Christian Estrosi a multiplié les recours pour tenter de la faire fermer, évoquant des financements étrangers.

En novembre 2020, la justice a finalement condamné la Ville à ouvrir l’établissement religieux mais l’élu a refusé de s’exécuter.

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