Un artiste assure avoir été «traité de babouin» puis frappé par la police pour un graffiti à Paris

© Photo Pixabay / PavlofoxUn poing
Un poing - Sputnik Afrique, 1920, 27.05.2021
S'abonner
Sorti d’une soirée alcoolisée, un artiste d’art contemporain d’origine brésilienne a décidé de faire un graffiti sur un bâtiment à Paris mais s’est fait interpeller par la police. «C’était la pire nuit de toute ma vie», dénonce-t-il en accusant les forces de l’ordre de l’avoir frappé, insulté et humilié.

«Les policiers m’ont frappé mais surtout humilié en me traitant de babouin. Je me suis senti sali». Les faits auraient eu lieu dans la nuit du 2 au 3 octobre 2020, mais c’est seulement maintenant que Street Press en a parlé avec Otiniel Lins, un artiste d’origine brésilienne de 43 ans qui travaille et habite à Paris.

Посмотреть эту публикацию в Instagram

Публикация от otiniel lins 🇧🇷🇫🇷 (@otiniellins)

Après une soirée arrosée dans le 10e arrondissement, il a décidé de faire un graffiti sur un immeuble voisin mais a été surpris en flagrant délit par un équipage de police.

En étant conscient qu’il faisait quelque chose d’«interdit», Otiniel s’est dirigé vers son immeuble pour esquiver l’amende. Alors qu’il tapait déjà le code d’entrée, une policière lui aurait fait un croche-pied en le mettant à plat ventre.

Посмотреть эту публикацию в Instagram

Публикация от otiniel lins 🇧🇷🇫🇷 (@otiniellins)

«La policière écrasait ma tête avec ses chaussures. Je criais de douleur mais elle continuait à appuyer sur mon crâne encore plus fort», raconte-t-il au média. Après avoir été menotté par deux autres agents, il a subi «au moins 10» coups de poing de leur part.

Insultes au commissariat

Au commissariat de l’arrondissement, les violences verbales se sont intensifiées, poursuit Otiniel.

«Regardez le babouin que je vous amène!», aurait dit une fonctionnaire. «C’est ce que la policière a dit pour me présenter à ses collègues du commissariat avant de mettre sa main dans mon afro comme quand tu caresses un chien.»

Placé en cellule de dégrisement pour deux heures, il a été libéré vers 23 heures. De retour à son domicile, Otiniel s’est rasé la tête car «il ne pouvait plus garder l’afro qui a servi à l’humilier.»

Bien que l’homme affirme avoir eu plusieurs bleus et hématomes, il n’a cependant aucun certificat médical pour appuyer son récit car: «Je n’ai pas pensé à consulter mon médecin car je voulais qu’une chose, oublier.» Lui, auteur des portraits nu de plusieurs hommes politiques, dont Emmanuel Macron, n’a pas non plus déposé plainte.

Les suites de l’affaire

Otiniel, qui souhaite obtenir la nationalité française, a été convoqué le 22 octobre au commissariat pour une audition sur les faits de dégradation de biens privés, mais celle-ci a été reportée. Depuis lors, aucune nouvelle convocation, mais une amende pour non-port du masque.

Contacté par le média, le commissariat du 10ème arrondissement n’a pas répondu.

Dupond-Moretti: «Dire que la police est raciste, c’est un scandale»

Sur fond des médiatiques affaires Adama Traoré, Théo Luhaka ou encore Michel Zecler, la police est visée par des accusations de racisme. Ces derniers jours, le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti a tenté de rassurer les syndicats de policiers en leur témoignant sa confiance à l’occasion du Beauvau de la sécurité.

«Quand j’étais avocat, j’ai été interrogé sur un certain nombre d’affaires, notamment l’affaire Traoré, et j’ai dit qu’il y avait des racistes dans la police oui, comme il y en a partout, chez les boulangers, les magistrats, les avocats... Mais dire que la police est raciste c’est un scandale», a-t-il déclaré.
Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала