Le service postal espagnol critiqué pour la «campagne antiraciste la plus raciste»

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Timbres (images d'illustration) - Sputnik Afrique, 1920, 28.05.2021
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Le 25 mai, au premier anniversaire de la mort de George Floyd, le service postal espagnol Correos a publié une série de timbres dont le coût variait en fonction de la couleur de peau qu’ils représentaient. Cette campagne censée être antiraciste a produit un effet inverse pour certains.

Une campagne contre la discrimination raciale mise en place par le service postal espagnol Correos a suscité la polémique. Alors qu’elle devait montrer à travers une série de timbres «l'inégalité que crée le racisme», elle a été interprétée par certains de manière différente.

​Présentés le 25 mai à l’occasion du premier anniversaire de la mort de George Floyd et dans le cadre du mois européen de la diversité, les timbres avaient une valeur différente selon la couleur de peau qu'ils représentaient. Comme l’explique le service, plus le timbre est sombre, moins il a de valeur.

«Donc, pour envoyer quelque chose loin, vous aurez besoin de plus de timbres noirs que de blancs. De cette manière, nous convertissons chaque lettre et chaque envoi en un reflet de l'inégalité que crée le racisme», indique un communiqué du service.

Sur Twitter, ce message a laissé perplexe certain internautes. Ainsi, Sabela González, journaliste spécialisée dans les migrations et les droits de l'Homme, s’est dite «complètement confuse».

«Quel est le message? Qu’une personne blanche vaut la même chose que trois personnes noires? Si oui, c’est une protestation ou une tentative de changement? Les arguments de ceux qui font de la discrimination sont utilisés pour montrer la discrimination», a-t-elle écrit.
​«La campagne antiraciste la plus raciste que j'ai jamais vue», a réagi un autre utilisateur.

​Interrogés par le quotidien espagnol Vanguardia, des militants de la fondation locale SOS Racismo parlent sous couvert d’anonymat d’«une campagne problématique» qui «réduit le racisme à une question de couleurs» ainsi que d’une action qui «critique le racisme en répétant des concepts racistes» mais ignore qu’il s’agit d’«un problème structurel et social».

La polémique autour de Coca-Cola

Ce n’est pas la première fois qu’une campagne de ce genre suscite la polémique. Ainsi en février 2021, Coca-Cola s’est retrouvé sous le feu des critiques après avoir proposé dans le cadre d’un cours pour «lutter contre le racisme» d’être «moins blancs».

Sur les captures d’écran du cours mis en ligne, son auteure proposait d’adopter une attitude «moins ignorante», «moins oppressive», «moins arrogante».

Avant d’être retiré cet enseignement était disponible sur LinkedIn. Il a été créé par Robin DiAngelo, une sociologue militante antiraciste qui a développé le concept de «white fragility», c’est-à-dire de «fragilité blanche». Celle-ci désigne l’attitude des Blancs refusant d’admettre ou de voir leur propre racisme.

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