Détenu en Iran, le Français Benjamin Brière doit y être jugé pour espionnage

CC BY-SA 3.0 / Houma Almassi / Iran - Tehran - Zone 22 - Chitgar lakeTéhéran, Iran
Téhéran, Iran - Sputnik Afrique, 1920, 30.05.2021
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Un Français détenu en Iran depuis un an, Benjamin Brière, va y être jugé pour «espionnage», a annoncé dimanche son avocat, quelques jours après un appel de la sœur du prisonnier à Emmanuel Macron pour le supplier d'intervenir.

À l'issue de l'instruction, le parquet a confirmé les poursuites pour «espionnage» et «propagande contre le système» politique de la République islamique d'Iran, a indiqué à l'AFP Me Saïd Dehghan, avocat de ce trentenaire détenu à Machhad (nord-est).

L'espionnage, dans les cas les plus graves, est passible de la peine de mort en Iran, et la propagande contre le système de trois mois à un an de prison.

Ses accusations

Selon son avocat iranien, M.Brière est accusé d'espionnage pour «des photographies de zones interdites» prises avec un drone de loisir dans un parc naturel en Iran. D'après sa sœur, Blandine Brière, il a été arrêté en mai 2020 alors qu'il traversait l'Iran en touriste, à l'occasion d'un long voyage en van aménagé entamé en 2018.

Les accusations de propagande seraient liées à des messages que le Français aurait publié sur des réseaux sociaux et demandant pourquoi le voile islamique est «obligatoire» pour les femmes en Iran alors qu'il est «facultatif» dans d'autres pays musulmans.

«Le procureur prépare l'acte d'accusation et l'envoie au tribunal révolutionnaire pour la poursuite du processus judiciaire», a précisé dimanche Me Dehghan.

Selon lui, le Français arrêté en mai 2020 faisait l'objet de deux autres accusations non révélées jusque-là: «corruption sur Terre», l'un des chefs d'accusation les plus graves du code pénal iranien, passible de la peine de mort, et consommation d'alcool, passible d'une peine de flagellation.

Mais ces deux accusations n'ont pas été retenues à l'issue de l'instruction.

Lettre ouverte de sa sœur

L'annonce du renvoi en procès de M.Brière, né en 1985, survient quelques jours après la publication par l'hebdomadaire français Le Point d'une lettre ouverte de Blandine Brière appelant le Président français à agir pour la libération de son frère, emprisonné selon elle «sans fondement».

Pour Blandine Brière, qui décrit son frère comme «un touriste à la soif de découverte et d'aventure», il «est évident que les poursuites judiciaires iraniennes ne sont pas les raisons de cette attente interminable».

«L'enjeu est ailleurs, mon frère se retrouve être un instrument de négociations qui le dépassent. Un jeune Français se retrouve au centre de conflits entre pays, ce qui lui échappe évidemment», a-t-elle écrit à M.Macron pour «l'implorer» de remédier à cette situation.

Mais «à ce jour, ni le Président de la République n'a répondu, ni le Quai d'Orsay, laissant encore plus inquiète et démunie la famille de Benjamin» face à la «détention arbitraire» que subit celui-ci, écrit Me Philippe Valent, avocat français de M.Brière, dans un communiqué publié dimanche.

M.Brière et sa famille «comprennent que les autorités iraniennes ont décidé d'accélérer le processus judiciaire et l'instrumentalisation de cette affaire pour des raisons qui n'ont rien à voir avec la réalité des faits», poursuit l'avocat.

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