Les Américains «ne se sont pas rendus compte que la Russie n’était pas marginalisable»

© Sputnik . Alexei Droujinine  / Accéder à la base multimédiaRencontre de Vladimir Poutine avec Joe Biden à Moscou, le 10 mars 2011
Rencontre de Vladimir Poutine avec Joe Biden à Moscou, le 10 mars 2011 - Sputnik Afrique, 1920, 30.05.2021
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Après un face-à-face diplomatique de haut niveau entre la Russie et les États-Unis, les Américains évoquent déjà de potentielles coopérations, certaines a priori étonnantes. Analyse de Pierre Lorrain, journaliste et auteur spécialiste de l’URSS, du monde post-soviétique et de la Russie, pour Le Désordre mondial.

Après des remarques ouvertement hostiles de Biden à l’encontre de Poutine, le face-à-face entre les Présidents russe et américain devrait finalement avoir lieu le 16 juin prochain à Genève.

En amont de ce sommet, ce sont les ministres des Affaires étrangères russe et américain, Sergeï Lavrov et Antony Blinken, qui se sont parlé en tête à tête en Islande, en marge du Conseil de l’Arctique. Une rencontre qui a réservé quelques surprises.

Première rencontre entre Lavrov et Blinken - Sputnik Afrique, 1920, 20.05.2021
Ce que se sont dit la Russie et les USA lors de la première rencontre de l'ère Biden
Pierre Lorrain, journaliste et auteur spécialiste de l’URSS, du monde post-soviétique et de la Russie, dresse le tableau historique dans lequel un nouveau «reset» –ou réinitialisation– de relations pourrait intervenir:

«Les Américains se sont laissés entraîner dans une logique de marginalisation de la Russie et ils ne se sont pas rendu compte que la Russie n’était pas marginalisable… Comme disait le Président Richard Nixon, les États-Unis doivent faire très attention et traiter avec beaucoup de respect la Russie parce que c’est le seul pays au monde capable de les détruire. Mais les Américains se sont dit que le meilleur moyen de contrôler, c’était de détruire la structure qui avait permis l’équilibre des puissances pendant la guerre froide.»

Les Américains évoquent une potentielle coopération dans les domaines de la pandémie mondiale, le climat, et la guerre interminable en Afghanistan. Pourquoi auraient-ils besoin de l’assistance russe dans ce dernier dossier? Pour Pierre Lorrain, l’avantage de la Russie, c’est qu’elle a des contacts partout.

«C’est la seule force dans la région qui puisse établir des liens, créer des connivences entre différents clans. Le problème des Américains est qu’ils ne connaissent pas le terrain. Or, l’Afghanistan a toujours été divisé en multiples factions et si on peut faire négocier ces factions les unes avec les autres, avec des gens qui connaissent le terrain, c’est toujours mieux», explique-t-il.

Pourquoi la Russie aurait-elle intérêt à coopérer avec les Américains dans un bourbier pour lequel les États-Unis sont responsables? D’après le chercheur:

«La Russie a un très fort intérêt à ne pas laisser l’islamisme et le djihadisme que peuvent représenter les talibans et d’autres groupes contaminer l’Asie centrale.»
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