Une école ceinturée de bâches noires pour cacher les dealers à Rennes – images

© AP Photo / Thibault CamusDes enfants dans une école française
Des enfants dans une école française - Sputnik Afrique, 1920, 05.06.2021
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Des bâches ont été installées autour d’une école rennaise, située dans un quartier en proie au trafic de drogues. Un dispositif qui préserve les enfants de la vue des dealers, mais qui ne fait pas l’unanimité.

Alors que la lutte contre le trafic de drogue fait l’objet d’une brûlante actualité, en particulier depuis la mort du brigadier Éric Masson à Avignon, une décision de la mairie de Rennes fait polémique. La municipalité a en effet décidé d’installer des bâches autour du groupe scolaire Champion de Cicé, près duquel des dealers campent depuis maintenant plusieurs années, rapporte la presse locale.

Une façon de préserver l’intimité de l’établissement et de masquer aux élèves les divers trafics à l’extérieur. La situation s’est en effet banalisée, au point que certains enfants imitent les «bruits de "chouf"» utilisés par les dealers pour avertir de l’arrivée de la police, comme l’explique à BFM TV Gaëlle Rougier, adjointe à l’éducation à la mairie de Rennes.

«Il y a un point de deal qui s’est installé il y a quelques années à proximité de cette école. Ça veut dire que les enfants assistaient parfois à des allées et venues et à des arrestations un peu musclées […]. Ils jouaient aux dealers et à la police dans la cour d’école, ça nous a été remonté par les enseignants et parents d’élèves», déclare ainsi la responsable.

En mars dernier, une fusillade s’était déroulée à une centaine de mètres de l’établissement, faisant deux blessés et un mort. Suite à ce drame, les parents d’élèves avaient appelé à une marche contre l’insécurité. Un «diagnostic de sûreté» de l’école avait également été réalisé par les services municipaux, qui avaient proposé la pose de «panneaux occultants», rapportait alors Ouest-France.

Une décision qui interroge

Du côté des parents d’élèves, beaucoup ne semblent pas convaincus par ce nouvel aménagent, qu’ils considèrent comme un pis-aller.

«Déjà c’est très moche. Et surtout cela ne résout en rien les problèmes de fond du quartier. Car les dealers sont toujours là et nos enfants les voient toujours quand ils sortent de l’école», explique une mère à 20 Minutes.

D’autres mettent en avant le caractère anxiogène de l’installation et s’indignent que les enfants aient à pâtir des trafics, en étant isolés de la sorte.

«C’est un quartier très chaud. Il y a beaucoup de trafic de stupéfiants. Mais je ne vois pas l’intérêt de ces bâches. Nous sommes confinés depuis longtemps, c’est lourd pour les enfants. Il n’y a plus de vie. Ça ne ressemble plus à une école», explique une autre mère d’élève à Actu Rennes.

Pour tenter d’embellir l’ensemble, la municipalité songe désormais à végétaliser l’enceinte et à orner les bâches d’une fresque, précise BFM TV.

La problématique des trafics de drogues à proximité des établissements scolaires n’est pas nouvelle. Le cas de l'école élémentaire Georges Bruguier à Nîmes avait notamment défrayé la chronique à plusieurs reprises, l’été dernier. Quelques jours après une fusillade meurtrière et une tentative d’intrusion, l’école avait finalement dû fermer ses portes et être temporairement délocalisée.

En janvier dernier, la mairie de Nîmes s’était décidée à installer une clôture de trois mètres de haut autour des bâtiments, pour mettre en sécurité les élèves.

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