Peloton d’exécution, gaz utilisé par les nazis: la peine de mort est loin de l’abolition dans ces États US

© Photo Pixabay / Daniel Bone Tribunal
Tribunal - Sputnik Afrique, 1920, 11.06.2021
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Les autorités de l’État américain d’Arizona entendent faire usage du gaz Zyklon B utilisé pendant la Shoah. Selon des documents que le Guardian s’est procurés, plus de 2.000 dollars ont été dépensés pour acquérir les ingrédients nécessaires à sa fabrication.

Tandis que la Caroline du Sud projette d’autoriser, de même que l'Oklahoma, le Mississippi et l'Utah, la peine de mort par peloton d'exécution, l’Arizona entend rouvrir sa chambre à gaz et avoir usage au Zyklon B. Il s’agit du même gaz que les nazis utilisaient dans les camps d’extermination.

Les documents obtenus par le Guardian révèlent que le service correctionnel de l’État en question a dépensé plus de 2.000 dollars (environ 1.600 euros) pour se procurer les ingrédients nécessaires à la fabrication de ce gaz.

En décembre 2020, il a ainsi acheté une brique solide de cyanure de potassium pour un coût total de 1.530 dollars (près de 1.300 euros). En plus de pastilles d’hydroxyde de sodium et d’acide sulfurique.

Quant à la chambre à gaz, il s’agit de celle construite en 1949 dans la ville de Florence qui a été abandonnée depuis plus de 20 ans. Le Guardien relate qu’au mois d’août 2020, une série de tests a été menée afin d’évaluer son «opérabilité».

Et de poursuivre qu’à ces fins, les drains ont été dégagés et les joints des fenêtres et de la porte vérifiés. Pendant les essais, de l'eau a été utilisée à la place des produits chimiques, un fumigène ayant été allumé pour simuler le gaz.

En décembre, il a été déclaré que la chambre était «opérationnelle».

«Que l’on soutienne ou non la peine de mort en général, il existe un accord général dans la société américaine qu’un gaz défini comme un pesticide et utilisé pour éliminer les juifs n’a pas sa place dans l’administration de la justice pénale», a affirmé, dans un communiqué, le Comité juif américain. 

Peloton d’exécution, «un pas en arrière»

Le porte-parole du gouvernement républicain a été invité à commenter les critiques:

«Le gouverneur Doucey suit la loi telle qu’elle est énoncée dans la Constitution de l’Arizona. Les victimes attendent depuis longtemps que justice soit rendue dans bon nombre de ces cas.»

Même s’il n’y a pas eu d’exécutions fédérales ou étatiques depuis l’entrée en fonction de Joe Biden, environ 2.500 hommes et femmes ont été condamnés à mort et sont dans les prisons. Or, l’abolition de la peine capitale figurait parmi les promesses électorales du Président, resté silencieux sur ce point depuis son investiture.

Le 5 mai, le projet de loi visant à autoriser la peine de mort par peloton d'exécution a été adopté en Caroline du Sud par un vote de 66 contre 43 à la Chambre des représentants.

Le texte a été signé quelques jours plus tard par le gouverneur républicain Henry McMaster, favorable à la peine capitale. Il a décidé de reprendre ce type d’exécution après une pause de 10 ans à cause d’une pénurie de substances utilisées pour les injections létales.

Selon cette loi, un condamné à mort a deux options, la première étant la chaise électrique au lieu de l’injection létale et la deuxième l’exécution par un peloton.

La décision a été qualifiée par le leader démocrate à la Chambre des représentants, Todd Rutherford, de «pas en arrière» pour les États-Unis.

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