«Le RN est une arnaque», déclare Marlène Schiappa qui appelle à un vote barrage

© AFP 2023 PASCAL POCHARD-CASABIANCAMarlène Schiappa
Marlène Schiappa - Sputnik Afrique, 1920, 13.06.2021
S'abonner
À l’orée des élections régionales, Marlène Schiappa s’est inquiétée de la montée du RN, sur Europe 1 et CNews. La ministre déléguée à la Citoyenneté a appelé à une alliance républicaine pour combattre le parti de Marine Le Pen.

À deux semaines des élections régionales, la majorité et le RN semblent plus que jamais à couteaux tirés. Après les attaques remarquées d’Éric Dupond-Moretti contre Marine Le Pen, qualifiées de «harcèlement» politique par celle-ci, c’est Marlène Schiappa qui en a remis une couche dans le Grand Rendez-vous Europe 1/CNews/Les Échos.

La ministre déléguée à la Citoyenneté, elle-même tête de liste départementale en Île-de-France, s’est dite «prête à tout» pour que le RN ne gagne pas la région. Elle a souligné le manque de ligne claire du parti de Marine Le Pen, qui ne présente pas de programme, selon elle, et se contente de «jouer sur la peur».

«Le RN est une arnaque […]. Ils ne font rien. Jordan Bardella se présente en Île-de-France, il est sortant, il n’a aucun bilan et il n’a pas de programme. J’ai cherché le programme du Rassemblement national: il n’est pas en ligne, il n’est pas distribué par les militants, il n’est pas distribué dans les boîtes aux lettres», a ainsi déclaré Marlène Schiappa au Grand Rendez-vous.

La ministre déléguée a cependant admis que le risque de voir s’imposer le RN en Île-de-France était minime. Un constat relevé par les sondages, ce 8 juin, OpinionWay donnait ainsi Valérie Pécresse comme favorite au premier tour dans la région, avec 33% d’intentions de vote. Jordan Bardella, candidat RN, était donné second, mais avec 16 points de retard (17%). La liste LREM soutenue par Marlène Schiappa talonnait le RN, à 16%.

Barrage à gauche

Pour contenir la montée générale du RN à l’approche des élections, Marlène Schiappa a encore appelé à une «alliance républicaine». Interrogée sur de possibles rapprochements avec LR sur le modèle de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la ministre déléguée s’est montrée évasive, invitant chacun à «prendre ses responsabilités».

Mais l’ex-secrétaire d’État à l’Égalité femmes-hommes s’est montrée beaucoup plus explicite concernant la gauche. Elle a critiqué le manque d’unité de celle-ci et déploré l’absence de position claire en cas de passage de candidats RN au second tour. C’est ce flottement de la gauche qui met en échec une stratégie de barrage au parti de Marine Le Pen, a souligné la ministre déléguée.

«C’est bien beau de faire des manifestations contre les idées d’extrême droite […] mais barrer la route à l’extrême droite ça se fait concrètement, dans les urnes, dans les rassemblements. On voit déjà à quel point c’est dur pour la gauche de se rassembler elle-même, je ne sais pas si elle est prête à faire concrètement barrage contre le RN», a-t-elle ainsi déclaré.

Une tentative d’union des gauches avait pourtant vu le jour fin mars, cette fois-ci en vue de la présidentielle. L'eurodéputé et potentiel candidat écologiste Yannick Jadot avait invité au dialogue toutes les forces de gauche, sur les ondes de France Inter.

Si une «réunion des gauches et des écologistes» a bien eu lieu le 24 mai, les tensions n’ont pas tardé à apparaître, notamment entre Insoumis et écologistes. «Les écologistes ont un avenir aussi longtemps qu'on ne les voit pas à l'œuvre», avait notamment déclaré Jean-Luc Mélenchon début mai au Monde.

La dernière sortie médiatique du chef de file de LFI, qui prévoyait «un grave incident ou un meurtre» peu avant la prochaine présidentielle, semble avoir fait voler en éclats les promesses d’union. Suite à ces propos, Yannick Jadot avait ainsi estimé que «le complotisme n’était pas de gauche», dénonçant une possible «dérive» de Jean-Luc Mélenchon en la matière.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала