La propagation des cryptomonnaies va augmenter le terrorisme, alerte le régulateur italien

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Cryptomonnaies (image d'illustration) - Sputnik Afrique, 1920, 15.06.2021
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Face à la montée de la popularité des devises numériques, le régulateur financier italien CONSOB a mis en garde contre les conséquences négatives de ce phénomène qui porte atteinte à la stabilité financière et risque d’entraîner la hausse du terrorisme et d’autres activités criminelles.

La propagation incontrôlée des cryptomonnaies peut nuire à l'économie et faciliter le financement du terrorisme, a déclaré le chef de la Commission nationale italienne pour les sociétés et la Bourse (CONSOB), Paolo Savona.

«Parmi les effets négatifs bien connus figurent la protection par ces techniques des activités criminelles, telles que l'évasion fiscale, le blanchiment d'argent, le financement du terrorisme et les enlèvements», indique le rapport de M.Savona publié le 14 juin.

En outre, les actifs numériques peuvent empêcher les banques centrales des pays de mener leur politique monétaire, selon M.Savona.

«Sans une surveillance appropriée (normes et organismes), il y a un risque de détérioration de la transparence du marché qui constitue la base de la légalité et du choix rationnel des opérateurs du marché», a estimé le président de la Consob.

À l’heure actuelle, entre 4.000 et 5.000 cryptomonnaies circulent sans aucune forme de réglementation réelle, a rappelé le responsable. «Si on y ajoute la fermeture récente par la Consob de plusieurs centaines de sites Internet se livrant à la collecte illégale de fonds en Italie, la situation semble inquiétante», a noté M.Savona.

Nouvelles normes et monnaies numériques des banques centrales

En juin, le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, qui relève de la Banque des règlements internationaux (BRI), avait déjà appelé à adopter des règles strictes pour réguler les cryptomonnaies. Selon le comité, les investissements des banques dans les cryptomonnaies représentent une menace pour la stabilité financière. Les banques devraient donc disposer de réserves suffisantes pour couvrir les pertes éventuelles résultant d'investissements dans le Bitcoin.

L'Europe et les États-Unis œuvrent déjà pour réglementer les actifs numériques et leurs fournisseurs.

Le récent sommet de la zone euro a de nouveau mis l’accent sur la nécessité de mettre en place un euro numérique. La BCE avait déjà lancé une consultation sur le sujet dans les pays de la zone euro en octobre.

Parallèlement à l'évolution du cadre réglementaire, les banques centrales de certains pays, dont la Chine, le Royaume-Uni, la Suède ou la Russie, envisagent de lancer leurs propres monnaies numériques (MNBC).

Selon Dawn Fitzpatrick, directrice pour les investissements du Soros Fund Management, l'émergence des MNBC menacera le bitcoin, sans pour autant l'éradiquer complètement.

Le bitcoin acquiert le statut de monnaie légale

Le 9 juin, le Salvador, qui n’a pas de monnaie nationale, a accordé le statut de monnaie légale au bitcoin, aux côtés du dollar américain, devenant ainsi le premier pays du monde à considérer le bitcoin comme une devise. Le même jour, le Président du Salvador, Nayib Bukele, a en outre chargé la société LaGeo d'utiliser l'énergie des volcans pour extraire des cryptomonnaies.

​Après la décision du Salvador, un article viral sur Reddit a affirmé que ce nouveau statut de bitcoin pourrait avoir «d'énormes implications fiscales aux États-Unis». Selon l’article, l’Internal Revenue Service (IRS, Administration fiscale des États-Unis), pourrait commencer à traiter le bitcoin comme une devise étrangère, alors qu’il est actuellement considéré comme un bien.

L'ancien avocat principal de l'IRS Roger Brown a alors expliqué au Decrypt que cela ferait augmenter le taux d’imposition pour tout gain en bitcoin pour les particuliers, quelle que soit la période de détention.

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