Uber Eats veut lancer un bouton «anti-discrimination» contre les agressions racistes de livreurs

© AP Photo / Shuji KajiyamaUn livreur d'Uber Eats (image d'illustration)
Un livreur d'Uber Eats (image d'illustration) - Sputnik Afrique, 1920, 18.06.2021
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Alors que plusieurs livreurs sont devenus victimes de propos et d’actes racistes ces derniers mois, la plateforme Uber Eats a décidé de lancer un bouton «anti-discrimination» pour réagir à ces signalements. 

Un livreur d’Uber Eats d’origine guinéenne a été traité d'«esclave» par une cliente à Laval, en Mayenne, un autre a été victime d’une violente agression physique alors qu’il attendait sa commande à Cergy, dans le Val-d’Oise. Alors que ces derniers semaines plusieurs d’entre eux ont été attaqués et ont essuyé des insultes racistes dans l’Hexagone, la plateforme de livraison de repas envisage de lancer d’ici la fin de l’été un bouton «anti-discrimination» pour permettre à ses employés de signaler ces faits, rapporte Franceinfo.

La porte-parole d’Uber France, Rym Saker, a expliqué au média que cette nouveauté «permettra à nos équipes de pouvoir rappeler en priorité la personne qui a été victime d’une agression pour ainsi prendre les mesures adéquates après cet incident».

«La course est géolocalisée, nous disposons des adresses, ce qui permet de fournir des informations qui peuvent être extrêmement précieuses aux forces de l'ordre dans le cadre d'une enquête», a-t-elle dit.

Selon la radio, dans la capitale, le Collectif des livreurs autonomes de plateformes a dénoncé la banalisation de ce racisme. Il a ainsi lancé un appel à manifester ce vendredi 18 juin place de la République.

En outre, d’autres actions sont prévues, comme le boycott de certains restaurants où des employés ont déjà tenu des propos racistes.

Des insultes «quotidiennes»

Les livreurs sont la cible d’insultes et d’agressions presque quotidiennement, d’après les témoignages cités par Franceinfo. 

«Quand on nous traite d'esclaves, de négro, c'est Uber qui est à l'origine de tout ça. Parce que s'ils nous donnaient les moyens de nous faire respecter, les clients ne se permettraient jamais de nous insulter», a affirmé l’un d’eux. 

«Ils n'écoutent que le client, ils s'en foutent de toi», s’est indigné un autre. Mais le client dit ce qu'il veut et après Uber Eats bloque ton compte, ils ne te demandent pas ton avis. On nous insulte tous les jours. On ne demande pas beaucoup, juste le respect».

«Dépêche-toi esclave»

Le 14 mai, un livreur d'Uber Eats a été victime de racisme à Laval, en Mayenne. Alors qu’il apportait une commande à une cliente, elle lui a lancé: «Dépêche-toi esclave». L’homme, originaire de Guinée-Conakry, a porté plainte.

Le 30 mai, un autre a été pris à partie devant un restaurant de Cergy-Pontoise par un individu qui s’est présenté comme un Algérien habitant le quartier. 

Prétextant une musique trop forte, il lui aurait demandé de baisser le volume de son enceinte portative. Le livreur a refusé, a été violemment agressé et a reçu des insultes racistes. 

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