Joe Biden pourrait être privé de communion en raison de son soutien au droit à l’avortement

© REUTERS KEVIN LAMARQUELe Président Biden lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet du G7 (13 juin 2021)
Le Président Biden lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet du G7 (13 juin 2021) - Sputnik Afrique, 1920, 19.06.2021
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La Conférence des évêques catholiques des États-Unis pourrait prochainement refuser aux hommes politiques soutenant l’avortement le droit de communion, rite central du catholicisme, rapporte le site d’actualité Catholic News Service. Cette mesure est alors susceptible de concerner Joe Biden.

Le soutien des politiciens à l’avortement s’invite à l’agenda de la prochaine Conférence des évêques catholiques des États-Unis, indique le Catholic News Service. Plus concrètement, la privation de communion ou eucharistie, rite central du catholicisme, des hommes politiques se prononçant en faveur de l'interruption volontaire de grossesse (IVG) est envisagée.

Cette proposition a été adoptée le 17 juin lors d'un vote d'évêques, 168 l’ayant soutenue et 55 s'étant prononcés contre. Il y a eu six abstentions, est-il précisé. Pour le moment, il ne s’agit que de la proposition de rédiger un texte à ce sujet qui sera ensuite débattue en novembre au cours de la prochaine conférence des évêques. Une fois adoptée, cette mesure pourrait concerner le Président Joe Biden. De confession catholique, il se prononce pour le droit des femmes d'avoir un recours libre à l’IVG.

Vers une révision de la législation?

Le droit à l’avortement est un sujet clivant pour la société américaine. Ces dernières années, plusieurs États historiquement conservateurs ont durci la législation en la matière. Cette tendance est devenue particulièrement récurrente après l'arrivée au pouvoir en 2017 de Donald Trump qui n’a jamais caché ses positions anti-avortement.

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Suite au renforcement de la législation de l’État du Mississippi où l’avortement est dans la plupart des cas interdit après 15 semaines de grossesse, la Cour suprême des États-Unis a décidé il y a un mois d’examiner ce cas. Cette institution cruciale dans la vie politique américaine est d’ailleurs dominée depuis la nomination durant l’automne 2020 par Donald Trump d’Amy Coney Barrett, par les juges conservateurs, considérés comme «pro-vie». Selon le Washington Post, il s’agit de l’occasion pour les conservateurs de revenir sur la décision clé de la Cour suprême dans l’affaire Roe v. Wade qui a établi en 1973 le précédent en donnant aux Américaines le droit à l’IVG.

Droit à l’avortement et la religion: le cas polonais

Alors qu'aujourd’hui dans la majorité des pays européens le droit à l'IVG est perçu comme un acquis, la loi instaurant la quasi-interdiction du processus est entrée en vigueur en janvier en Pologne, membre de l’UE. C’est d’abord en octobre dernier que le Tribunal constitutionnel polonais a durci la législation nationale dans le domaine, et ce malgré d’importantes manifestations pro-avortement.

Avant le durcissement d’octobre 2020, qui interdit le recours à l’avortement même en cas de malformation grave du fœtus, la loi polonaise en la matière était déjà assez stricte. Il est à préciser que le poids de l’Église est très important dans ce pays où, d'après une étude d’opinion du Pew Research Center, en 2018 40% des adultes se disaient «hautement religieux».

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