L’Otan semble perdre de sa popularité auprès des populations européennes.
«Un sondage, c’est un instantané d’une opinion qui dépend du contexte. Aujourd’hui, l’Europe a subi la position américaine erratique de Donald Trump qui a beaucoup inquiété les Européens. La question va reposer avec Joe Biden, qui a pris, semble-t-il, une autre direction. On verra dans un an ce que dit le sondage.»
En effet, l’ex-Président des États-Unis exigeait une participation financière plus active des États membres de l’Otan assurant que Washington assumait 90% du financement de l’organisation. Selon les médias US, Donald Trump aurait même pensé à quitter la structure. Biden a misé, à son tour, sur une Alliance «unie», assurant que l'Otan était «d'une importance capitale» pour les intérêts américains.
«Ce n’est pas nouveau, c’est depuis le début. La Grèce a un ennemi très clair, c’est la Turquie. Cet antagonisme est persistant. La Turquie est relativement proche des Américains qui la ménagent malgré les griefs. Peut-on faire confiance aux Américains pour trouver une solution entre Grecs et Turcs alors qu’ils privilégient les Turcs?», doute François Chauvancy.
Le même sondage a d’ailleurs révélé que la gauche avait une vision plus favorable de l’Alliance atlantique que la droite. Serait-il possible que cette popularité ait un rapport avec le fait que les interventions de l’Otan se font souvent sous des prétextes humanitaires? L’ancien général de brigade a également été interpellé par ce résultat mais pour lui, il faut «dissocier la question des politiques d’un côté et l’opinion publique de l’autre»:
«Les interventions se font sous le prétexte de protéger les populations, c’est un produit qui a été très bien vendu, qui plaît aux opinions publiques et la gauche y est très sensible. La gauche parle souvent de défendre les droits de l’homme, ce sont les premiers à déclarer une guerre à un pays, ce qui n’est pas forcément le cas de la droite. La droite déclare rarement la guerre. C’est souvent la gauche qui, pour des raisons messianiques, pour des raisons presque idéologiques, dès lors qu’on y met de l’humanitaire, des droits de l’homme, cela plaît. Donc automatiquement vous avez une vague dite "patriotique’"de gauche et de "faisons la guerre pour le bien’"»