Facebook propose de dénoncer ses amis que l’on soupçonne de radicalisation

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Un logo de Facebook  - Sputnik Afrique, 1920, 02.07.2021
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Grâce à un nouveau dispositif en cours de test, les utilisateurs de Facebook pourront signaler leurs amis soupçonnés de radicalisation. Si certains consultent des publications jugées extrémistes, ils seront invités à se rendre sur des pages destinées à leur faire changer d’avis.

Critiqué pour sa lutte insuffisante contre l’extrémisme, Facebook teste un dispositif permettant de désigner les utilisateurs soupçonnés de radicalisation.
Certains se verront proposer d’alerter le réseau social sur leurs contacts susceptibles d’être extrémistes, rapporte CNN.

D'autres seront informés du fait qu'ils ont pu avoir été exposés à des contenus extrémistes.

«Vous inquiétez-vous qu'une de vos connaissances se radicalise? Nous tenons à empêcher l'extrémisme sur Facebook. D'autres personnes dans votre situation ont bénéficié de soutien de manière confidentielle», indique un message repéré par un utilisateur francophone.

Un autre type de message incite à consulter des pages d’aide censées dissuader les utilisateurs susceptibles de visiter des groupes qui «tentent d’utiliser [leur] colère et déception».

Ces nouveaux outils du réseau social font partie «de [son] travail plus large pour évaluer les moyens de fournir des ressources et un soutien aux personnes sur Facebook qui peuvent avoir été impliquées ou exposées à du contenu extrémiste, ou qui peuvent connaître quelqu'un qui est à risque», a déclaré auprès de CNN Andy Stone, porte-parole du réseau social.

Cependant, le sort des publications extrémistes en elles-mêmes et des comptes perçus comme tels reste inconnu.

Un manque d’implication dans sa lutte

Cette mise à jour apparaît trois mois après une réunion tenue par les législateurs américains et les patrons d’entreprises telles que Facebook, Google et Twitter au sujet du rôle des réseaux sociaux dans la propagation de l’extrémisme et de la désinformation. La question de leur responsabilité partielle dans l’assaut du Capitole a été soulevée.

Les débats ont eu lieu suite à la publication d’un rapport d’Avaaz, organisation non gouvernementale qui se déclare militante contre les fake news et la violence, sur un certain nombre de groupes aux idées radicales.

Selon le document, au moins 267 pages et groupes ont été visés pour leurs publications célébrant la violence au plus fort de l’élection présidentielle de 2020. Au total, ils comptaient 32 millions d’abonnés à l’époque, précise Avaaz.

Parmi ceux-ci figure un groupe portant le nom de boogaloo, mouvement qui se prépare à une guerre civile aux États-Unis, ainsi que la page du mouvement QAnon connu pour promouvoir des théories conspirationnistes, notamment sur la gestion globale du monde par un réseau pédocriminel sataniste. La plupart de ces groupes ont été bannis de Facebook dès 2020.

Cependant, 119 de ces 267 restaient toujours actifs au 24 février 2021, selon Avaaz, en recensant 27 millions d’abonnés. Facebook avait alors reconnu que l'application de sa politique n’était pas parfaite, mais avait déclaré que le rapport déformait son travail contre l'extrémisme violent et la désinformation.

Entre autres, le compte Facebook de Donald Trump ayant encouragé ses partisans lors de l’assaut du Capitole en janvier 2021, a été suspendu le 4 juin pour deux ans. C’est la punition maximale pour la violation des règles de la plateforme.

L’UE et la Russie face à la radicalisation en ligne

De nouvelles règles relatives à la lutte contre les contenus à caractère terroriste en ligne sont entrées en vigueur début juin dans l’Union européenne. Les plateformes en ligne devront supprimer dans un délai d’une heure les contenus à caractère terroriste signalés par les autorités des États membres.

Ces règles doivent aider à «lutter contre la propagation d’idéologies extrémistes en ligne afin de prévenir les attaques et la radicalisation, tout en prévoyant des garanties solides pour assurer le plein respect des droits fondamentaux tels que la liberté d’expression et d’information», indique la Commission européenne dans un communiqué publié le 7 juin.

En Russie, les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter, Instagram, TikTok et YouTube font l’objet de condamnations à des amendes de plusieurs millions de roubles, depuis plusieurs mois, pour avoir enfreint la législation russe qui exige de retirer les publications jugées illégales, dont celles appelant à l’extrémisme, diffusant des contenus à caractère pédophile ou associés au trafic de stupéfiants.

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