Un délibéré tourne mal, deux policiers blessés devant le tribunal d’Angers

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Justice - Sputnik Afrique, 1920, 09.07.2021
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Des violences ont eu lieu à la porte du tribunal d’Angers, à la suite de plusieurs condamnations pour trafic de stupéfiants. Des proches des accusés s’en sont pris à la police et aux magistrats.

Alors qu’Éric Dupond-Moretti porte sa réforme pour tenter de redonner «confiance» en la Justice, le respect de l’institution a été mis à mal par un fait-divers, à Angers. Une trentaine d’individus s’en sont en effet pris à la police, aux portes même du palais de Justice, rapporte Ouest-France.

Les assaillants ont été échaudés par le verdict rendu quelques minutes plus tôt, dans une affaire de trafic de drogue. Six jeunes suspects, issus de la communauté des gens du voyage, comparaissaient en effet devant le tribunal correctionnel, qui a prononcé plusieurs peines de prison ferme à leur encontre.

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L’affaire concernait un point de deal de type «drive», où les clients pouvaient se fournir en stupéfiants sans même quitter leur voiture. La police y avait observé plus de 300 transactions, via des opérations de surveillance.

À l’annonce du verdict, le ton était déjà monté dans la salle d’audience, mais c’est lors de la sortie sous escorte des accusés que la situation a vraiment dégénéré. Des insultes et des menaces de mort ont fusé à l’encontre des magistrats et des forces de l’ordre. Les assaillants ont également promis de commettre des violences urbaines, rapporte Actu17.

Deux policiers ont été légèrement blessés dans un mouvement de foule, l’un au genou et l’autre à l’aine. Du gaz lacrymogène a été utilisé pour disperser l’attroupement.

Le précédent de Viry-Châtillon

Ce n’est pas la première fois que des échauffourées éclatent après un délibéré. En avril, une bagarre générale s’était ainsi déclenchée après le jugement dans l’affaire des policiers brûlés de Viry-Châtillon. Des accusés s’étaient pris à partie dans leur box, avant que les heurts ne s’étendent à toute la salle d’audience. Des gendarmes avaient dû être appelés en renfort.

L’audience avait dû être suspendue. Cinq des treize accusés avaient finalement écopé de peines de prison allant de 6 à 18 ans fermes. Les huit autres avaient été acquittés.

Un verdict qui avait fait autant de bruit à l’extérieur des murs du tribunal qu’à l’intérieur. Plusieurs syndicats de police s’étaient en effet scandalisés de la faiblesse des peines, organisant des mouvements de protestation.

Plusieurs personnalités politiques leur avaient emboîté le pas. «La voyoucratie en sort renforcée», avait notamment déclaré sur Twitter Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Il était reproché aux accusés de s’en être pris à plusieurs véhicules de police à coups de barre de fer, avant d’y introduire des cocktails Molotov. Une policière avait été grièvement blessée aux mains et aux jambes, alors que le pronostic vital d’un adjoint de sécurité avait été un temps engagé.

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