Rien ne va plus entre Hidalgo et le préfet de Paris à cause des toxicomanes

© AP Photo / Thibault CamusDidier Lallement
Didier Lallement - Sputnik Afrique, 1920, 12.07.2021
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Les toxicomanes, nombreux dans les rues près des jardins parisiens d’Éole après leur expulsion, continuent de causer des nuisances aux riverains. Dans une nouvelle lettre, le préfet de police se montre mécontent de la gestion du problème par la mairie. 

Depuis l’expulsion des toxicomanes des jardins d’Éole le 30 juin après la décision d’Anne Hidalgo, laquelle n’a pas trouvé un nouveau lieu pour les accueillir, le problème persiste car ils continuent d’errer aux alentours.

Dans un courrier adressé à Nicolas Nordman, adjoint à la Prévention et à la Sécurité de la mairie, consulté par Le Parisien et daté du 11 juillet, le préfet de police dénonce une «extrême difficulté prévisible» dans le quartier.

Le quotidien indique que la veille, M.Nordman avant appelé Didier Lallement à l’aide en lui demandant de débloquer en urgence des «effectifs mobiles et dynamiques de police nationale afin de pouvoir contrôler et évincer les personnes qui stagnent». Il s’agit de «la rue d’Aubervilliers et de la rue Riquet» où de nombreux consommateurs sont restés après la fermeture du parc concerné.

Cependant, selon Le Parisien, le préfet de police a répondu:

«Comme je l’avais moi-même signalé à la maire de Paris, cette extrême difficulté était prévisible à la suite de votre décision de fermer unilatéralement l’accès du jardin d’Éole aux consommateurs de crack».

Mais il a indiqué qu’il resterait vigilant pour éviter la dégradation de la situation.

Il a également souligné qu’il ne débloquerait aucun effectif supplémentaire.

D’après la lettre citée par le quotidien, afin d’«éviter une dispersion anarchique de ces toxicomanes», il a proposé à la mairie d’échanger rapidement «pour trouver un lieu alternatif adapté». 

L’alerte sur les conséquences

Dans une lettre datée du 25 juin que Le Figaro avait pu consulter, M.Lallement se montrait déjà sceptique sur l'évacuation de ces jardins dans lesquels les toxicomanes du quartier de Stalingrad avaient été temporairement autorisés à rester la nuit.  

Il estimait que cette évacuation, sans nouveau lieu alternatif, conduirait à «une situation plus pénalisante pour les riverains».

Il a noté que la décision de la mairie «n'a pas été concertée avec les services de l'État».

Dans ce premier courrier, la préfecture de police proposait comme lieu alternatif «temporaire» la place Auguste Baron, située non loin de la porte de la Villette. Mais la proposition a été refusée par Mme Hidalgo. 

Nouvelles salles de shoot?

Confrontée à cette présence de toxicomanes, la maire a annoncé le 7 juillet qu'elle entendait ouvrir «un premier lieu de prise en charge» des consommateurs de crack «dès cet été».

Depuis plusieurs semaines, elle réclame l'ouverture de nouveaux lieux d'accueil mêlant soins, hébergement et espaces de consommation, alors que l'opposition est contre ces «salles de shoot», un terme réfuté par l'élue.

Présent lors du débat sur le sujet, Didier Lallement a rappelé que Gérald Darmanin était contre les «salles où on se drogue». 

«Si l'arbitrage du Premier ministre était différent, je le mettrai en œuvre comme toute chose», a ajouté le préfet de police, qui avait redit en juin son opposition personnelle auxdites salles.

Rachida Dati, présidente du groupe LR, a accusé Mme Hidalgo d'avoir «fixé les violences, les agressions» et les «viols» autour des jardins d'Éole alors qu'un site «moins dense» à la limite d'Aubervilliers et de Pantin lui avait été proposé.

Début juin, Olivier Véran avait jugé «positif» le bilan des deux salles à Strasbourg et Paris, dont le cadre dérogatoire prend fin en 2022.

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