Des manifestations éclatent en Tunisie, réclamant la dissolution du Parlement

© Sputnik . Natalia Seliverstova / Accéder à la base multimédiaDrapeau tunisien
Drapeau tunisien - Sputnik Afrique, 1920, 25.07.2021
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Des manifestations anticorruption ont eu lieu dans plusieurs villes tunisiennes, réclamant la dissolution du Parlement. Plusieurs des locaux du parti Ennahda ont été ciblés.

Alors qu’en Europe, les rassemblements contre le pass sanitaire s’intensifient, la Tunisie est en proie à une contestation d’une autre nature. Les rues de plusieurs grandes ville ont en effet été envahies ce dimanche 25 juillet par des manifestants réclamant des procès pour les fonctionnaires corrompus et la dissolution du Parlement.

Le parti islamiste Ennahda, première force politique au Parlement, en a fait les frais. À Sousse, les manifestants ont attaqué du bureau régional, s’en prenant à la façade du bâtiment, rapporte la station de radio Mosaïque FM. Les forces de l’ordre ont été forcées de mettre en place un cordon de sécurité autour des locaux.

Même actions à Tozeur, où les protestataires ont fait irruption dans le siège du parti et y ont brûlé une partie du matériel. Alors qu’à Kairouan, les choses ont failli virer au drame lorsqu’un partisan d’Ennahda a poussé un manifestant dans le vide, depuis le toit des locaux du parti. La victime a pu se raccrocher in extremis au câble d’un climatiseur et s’en est sortie indemne, selon Mosaïque FM.

«Les manifestants demandent la dissolution du Parlement, un changement de gouvernement et des poursuites judiciaires contre les responsables de la dégradation de la situation sanitaire, sociale et économique», détaille la radio tunisienne.

À Tunis, les manifestants ont d’ailleurs tenté de se diriger vers le Parlement, jetant des bouteilles et des pierres sur les forces de l'ordre.

Crise sanitaire

Ces manifestations, les plus importantes depuis plusieurs mois, surviennent dans un contexte sanitaire désastreux. Une trentaine de centres de vaccination ont notamment été pris d’assaut le jour de l’Aïd el-Kébir, après la mise en place d’injections sans rendez-vous. Un chaos qui a fini par coûter son poste au ministre de la Santé, Faouzi Mahdi.

Pour pallier un système de santé en voie d’effondrement, la Tunisie a néanmoins pu compter sur l’aide humanitaire de plusieurs pays, dont l’Égypte, le Qatar et le Koweït. La diaspora a aussi été mise à contribution. L’ambassade tunisienne en France a ainsi fait appel aux expatriés pour récolter des fonds, mais aussi du matériel médical et paramédical.

La douane a d’ailleurs autorisé les Tunisiens venant de l’étranger à apporter des concentrateurs en oxygène sans être taxés. Les pénuries d’oxygène médicinal inquiètent en effet particulièrement les autorités. Ce 22 juillet, Paris avait également dépêché à Tunis le navire militaire La Seine, transportant 60.000 litres du gaz précieux.

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