Un député LREM s’opposant au pass sanitaire démissionne de son poste à l’Assemblée

© Sputnik . Dominique Boutin / Accéder à la base multimédiaAssemblée nationale
Assemblée nationale - Sputnik Afrique, 1920, 26.07.2021
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Après avoir montré ses réticences envers le pass sanitaire, le député LREM Pacôme Rupin a démissionné de son poste de coordinateur de son parti à l’Assemblée nationale. Ce n’est pas le premier élu de la majorité présidentielle à s’opposer aux initiatives de l’exécutif face à la crise du Covid.

Le pass sanitaire ne passe visiblement pas chez certains députés La République en marche (LREM). Pacôme Rupin, député du parti présidentiel de Paris et coordinateur du groupe à la commission des lois de l’Assemblée nationale, a donné sa démission le 20 juillet, selon les informations de Libération. L’élu de 36 ans a acquis une certaine notoriété après s’être opposé au pass sanitaire au moment de l’examen du texte de loi à l’Assemblée nationale et avoir voté contre le projet.

Son départ est considéré comme politiquement logique au sein du parti et par l’intéressé, car le poste de coordinateur sous-entend la responsabilité de s'assurer que les députés du parti votent au Parlement comme leur parti le souhaite.

«C’est la logique politiquement quand on va s’opposer à un texte soutenu par le groupe», indique le député.

«Le sujet n’est pas son vote contre mais le fait qu’en tant que whip [terme anglo-saxon signifiant un député qui aide à organiser la contribution de son parti à la vie parlementaire, ndlr], il représente le groupe et son président», expose au quotidien une source au sein de la direction du groupe.

Opposant au pass sanitaire

Pacôme Rupin a été farouchement opposé à l’idée de pass sanitaire dès le début. En mai, il avait qualifié cette mesure de «discrimination». Peu après, il avait déjà été averti par Christophe Castaner, président du groupe LREM au Parlement, après son abstention au vote sur une partie du projet de loi de sortie de l’état d’urgence sanitaire.

Le 20 juillet, en parlant à l’Assemblée de l’extension du pass sanitaire aux lieux de culture et de loisirs ainsi qu’aux cafés et aux trains, il a affirmé que le pass «va fracturer» la France et qu’il représente «une atteinte majeure à la liberté».

Adhérent au parti d’Emmanuel Macron depuis 2016, il avait fait parler de lui la semaine dernière, quand l’Assemblée nationale examinait le projet de loi sur la généralisation du pass sanitaire. «Je veux juste relever qu'il y a trois mois on a voté exactement l'inverse: [...] nous sanctionnions les gérants de restaurant ou autre, d’ailleurs toute personne qui demandait un pass sanitaire [...]. Et là, on fait exactement l’inverse, on va sanctionner pour le coup les personnes qui gèrent des établissements et qui ne vont pas demander le pass sanitaire», a-t-il remarqué le 20 juillet lors de l’examen du texte.

​Le projet de loi a été finalement adopté par les députés dans la nuit de jeudi à vendredi dernier par 117 voix pour et 86 contre.

Une autre élue exclue du groupe

Pacôme Rupin n’est pas le premier «dissident sanitaire» au sein de LREM depuis le début de la pandémie du Covid-19. Martine Wonner, élue en 2017 députée LREM du Bas-Rhin, a été la seule élue du parti à avoir voté contre le plan de déconfinement en mai 2020, une décision qui a entraîné son exclusion du groupe. Début mai 2020, elle a quitté le parti.

Proche des théories complotistes, elle demandait l’introduction de l'hydroxychloroquine dans le protocole médical, insistait sur l’inutilité du port du masque et fustigeait l’injection des vaccins en phase expérimentale.

Après avoir rejoint le groupe Libertés et territoires, elle en a été exclue le 19 juillet 2021 après des propos polémiques contre le pass sanitaire et la campagne de la vaccination, notamment après avoir appelé à «faire le siège des parlementaires». Martine Wonner a qualifié le pass sanitaire de dictature. Elle a également voté contre la loi sur son extension.

​Au lendemain des élections législatives de juin 2017, le groupe de députés LREM comptait 314 membres, dont cinq apparentés. Trois années plus tard, il en comprend 270 (dont quatre apparentés), soit 44 députés de moins.

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