Une figure des anti-restrictions trouve un «camp Covid secret» dans les Landes, la préfecture dément

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Infirmière (image d'illustration) - Sputnik Afrique, 1920, 28.07.2021
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Dans le contexte du mouvement anti-pass sanitaire, une vidéo circule sur les réseaux sociaux, faisant croire à l’existence d’un premier «camp Covid» pour les jeunes, voire mineurs, dans les Landes. En réalité, il s’agit d’un endroit où les positifs au Covid peuvent passer leur quarantaine. Ce type d’hébergement existe depuis 2020.

Les parallèles entre le pass sanitaire élargi et les crimes nazis se multiplient ces derniers jours, bien que cette instrumentalisation soit dénoncée par les survivants de la Shoah. L’un des derniers exemples en date est un «camp Covid» renvoyant à un camp de concentration.

Le 26 juillet Richard Boutry, ancien présentateur sur France Télévisions devenu une figure de proue des anti-pass sanitaires, a mis en ligne une vidéo dans laquelle il accuse la préfecture des Landes et la Croix-Rouge d'enfermer des «jeunes», y compris des mineurs, positifs au Covid-19 ou cas contacts, dans une «prison dorée» au sein des locaux du lycée Hector Serres, à Oeyreluy.

Il se déplace sur les lieux et interroge des personnes en se désignant comme quelqu'un «qui représente des parents». Il ne contacte en revanche ni la préfecture, qui a «réquisitionné» l’endroit, ni les responsables de la Croix-Rouge, «sous couvert» de laquelle les jeunes sont «enfermés». Il conclut en affirmant que sa vidéo est une «bombe» et déplore le fait que des «enfants soient emprisonnés». Dans les commentaires, certains internautes ont qualifié la situation de «super grave» et la préfecture des Landes et la Croix-Rouge, qui gère la maintenance, «de gros pourris».

​Réaction de la préfecture

Au lendemain de la diffusion de cette «enquête exclusive», la préfecture des Landes a réagi en accusant Richard Boutry de déformer la réalité.

Ce centre d’hébergement des positifs au Covid fonctionne dans les locaux du lycée à Oeyreluy depuis le 18 juillet, explique la préfecture dans un communiqué paru le 27 juillet. Tous les résidents, des «personnes majeures», y sont accueillis «sur la base exclusive du volontariat».

«Dire que nous avons caché ce centre relève du mensonge: nous le proposons à chaque personne infectée sans solution de quarantaine», a déclaré Cécile Bigot-Dekeyzer, préfète des Landes, à France Bleu le 27 juillet.

Selon elle, les résidents sont des saisonniers, jeunes de familles nombreuses ou vacanciers sans possibilité d'isolement pendant la période d'incubation. Ce dispositif est temporaire, il prendra fin le 20 août.

De plus, en 2020 la préfecture avait ouvert pour l’été un centre pareil.

«Les saisonniers agricoles étaient isolés l'été dernier, également dans un centre de vacances. Ça n'est pas nouveau, et les gens le savent. C'est la première fois que des personnes déforment la réalité à ce point dans le département», a avancé la préfète.

Effectivement, des centres accueillant des malades Covid non graves, appelés centres d’hébergement spécialisés (CHS) existent en France depuis le premier confinement en 2020. Généralement, ce sont les préfets et les agences régionales de santé qui y font appel. Par exemple, en Île-de-France, depuis avril 2020 plusieurs hôtels, notamment du groupe Accor, hébergent de cette manière des personnes infectées.

La mesure est effective pour des patients atteints de formes faibles, voire asymptomatiques à modérées ne nécessitant pas ou plus d’hospitalisation. En moyenne, les gens y passent une semaine.

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