L’«éviction» des élèves non vaccinés dès la rentrée provoque des remous

© Photo Pixabay / weisanjiangUne salle de classe
Une salle de classe - Sputnik Afrique, 1920, 29.07.2021
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Le nouveau protocole sanitaire présenté par le ministre de l’Éducation nationale n’est autre qu’un «pass sanitaire déguisé», indique sur BFM TV la coprésidente de la FCPE, car il «évince» les collégiens et les lycéens non vaccinés. Une mesure qui intervient alors que l’extension du pass sanitaire suscite l’indignation d’un quart des Français.

Nageate Belahcen, coprésidente de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), a dénoncé sur BFM TV la discrimination des élèves non vaccinés face au protocole sanitaire dévoilé le 28 juillet par Jean-Michel Blanquer.

Dans le cadre de ce nouveau protocole, les collégiens ou lycéens seront «évincés» pour s'isoler chez eux pendant sept jours et suivre les cours à distance si un cas positif est détecté dans une classe, alors que les élèves vaccinés pourront suivre les cours en présentiel.

«Il y a inégalité», déplore-t-elle en ajoutant: «La question qui se pose à nous en tant que parents, c'est qu'on est passé de l'annonce d'une incitation à la vaccination à un protocole qui va mettre en éviction d'une partie des élèves.»

Elle juge «insupportable de prendre en otage les élèves sur ces questions-là alors que cela relève de l'autorité parentale». «Surtout on est dans un cadre scolaire et le droit à l'éducation reste un droit pour tous».

Elle rappelle que la vaccination des jeunes n’exclut pas le risque de contamination, «puisque les vaccins évitent les formes graves, mais n’évitent pas la contagion».

«Qu'il y ait une campagne d'incitation à la vaccination, pourquoi pas […], mais par contre qu'il y ait une partie des élèves en éviction parce que non vaccinés, là ça revient à instaurer un pass sanitaire finalement», conclut-elle.

La colère d’une minorité

Pour la FCPE, il s’agit d’un «pass sanitaire déguisé». Une mesure qui a été pourtant présentée par Jean-Michel Blanquer comme une «incitation à la vaccination». Cette stratégie intervient alors que près de 161.000 personnes sont descendues le 24 juillet dans les rues pour protester contre les mesures gouvernementales. Une hausse de près de 50.000 personnes par rapport à la semaine précédente

Malgré ces manifestations, les trois quarts des Français (76%) soutiennent l’extension du pass sanitaire, selon le sondage Elabe «L'Opinion en direct» pour BFM TV diffusé le 13 juillet.

Cependant, concernant les élèves, cela risque de «stigmatiser une partie d'entre eux, alors qu'ils dépendent du choix de leurs parents».

«On est en train de leur dire qu'ils n'auront pas les mêmes droits que les élèves qui seront vaccinés. C'est quand même assez fort comme message. Ce n’est pas du tout ce qu’on attendait du ministère», a indiqué le 28 juillet sur Franceinfo Nageate Belahcen.

La décision pourrait ainsi augmenter davantage la colère des parents qui restent toujours dans l’incertitude.

«Les parents devront s’organiser dans la précipitation, au jour le jour. Ça rajoute de la pression à un quotidien déjà bouleversé», regrette auprès du Point Olivier Toutain, président du premier syndicat de parents d’élèves Peep.
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