Les États-Unis sanctionnent la police cubaine suite aux manifestations

© AP Photo / Ismael FranciscoManifestation à Cuba
Manifestation à Cuba - Sputnik Afrique, 1920, 31.07.2021
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Maintenant son embargo envers Cuba depuis 1962, Washington a imposé vendredi 30 juillet de nouvelles sanctions contre deux hauts responsables et la police nationale de l’île pour leur rôle dans la répression des manifestants antigouvernementaux.

Vendredi 30 juillet, dans le sillage des manifestations ayant éclaté à Cuba le 11 juillet et alors que Joe Biden rencontrait des membres de la communauté cubano-américaine et du Congrès à la Maison-Blanche, le Trésor américain a annoncé des sanctions contre deux hauts responsables cubains et la police nationale révolutionnaire pour leur rôle dans la répression des manifestations.

Le département du Trésor a indiqué dans un communiqué qu’il sanctionnait outre la police cubaine en tant qu’entité, son chef, Oscar Callejas Valcarce, et son adjoint, Eddy Sierra Arias.

Le communiqué a précisé que les sanctions avaient été adoptées dans le cadre de la loi Magnitski ciblant «les auteurs de graves violations des droits de l’Homme et la corruption dans le monde» et qu’elles faisaient suite à celle du 22 juillet contre le ministre cubain de la Défense, Alvarao Lopez Miera, et la Brigade spéciale nationale du ministère cubain de l’Intérieur, tous impliqués dans «la répression des manifestations pacifiques et pro-démocratiques à Cuba».

L'annonce est intervenue juste avant que Joe Biden n'accueille à la Maison-Blanche des personnalités politiques cubano-américaines pour discuter des sanctions et d'autres aspects de la réponse américaine à la répression par le régime de manifestations dites pacifiques.

Des pénuries aggravées par la pandémie

Le 11 juillet, des manifestations massives, les premières depuis de nombreuses années, ont éclaté dans 10 municipalités cubaines.

Sur fond de l’épidémie de Covid-19, une grave crise économique a mené à de fortes pénuries dans l’État insulaire. Des milliers de Cubains ont envahi les rues aux cris de «Nous avons faim», «Liberté» et «À bas la dictature».

Les partisans du gouvernement ont organisé leurs propres manifestations en répondant aux appels du Président cubain. Le gouvernement a accusé les États-Unis d’avoir utilisé Twitter pour envenimer les tensions via le hashtag #SOSCuba, diffusé depuis début juillet.

Le 12 juillet, l’Internet mobile a été coupé et l’accès aux réseaux sociaux restreint. Des affrontements ont fait des blessés et un mort, ainsi qu’une centaine de détenus. 

Un haut responsable de l’administration américaine a déclaré le 30 juillet lors d’un point de presse par téléconférence que les États-Unis examinaient la possibilité de fournir au peuple cubain des communications sans fil LTE.

«Nous examinons également d’autres moyens de garantir que le peuple cubain ait le droit à l’information», a-t-il précisé.

La porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a estimé que les États-Unis avaient tenté de mettre en œuvre un scénario de révolution de couleur à Cuba.

Un avocat frauduleux à l’origine de la loi

Sergueï Magnitski, dont le nom a été donné à la loi en question, était avocat au sein d’un cabinet juridique américain et a été arrêté en 2008 pour fraude fiscale. Le cabinet fournissait des conseils au fonds d’investissement britannique Hermitage Capital qui était avec son patron William Browder dans le collimateur de la justice russe depuis 2005.

M.Magnitski est décédé dans une prison de Moscou en novembre 2009. Fin 2012, les États-Unis ont adopté une loi, le Magnitski Act, instaurant des sanctions économiques et des interdictions de visas pour des fonctionnaires russes soupçonnés d’être impliqués dans sa mort. La loi a été par la suite étendue à d’autres personnes accusées de «violations des droits de l’Homme».

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