Les jeunes sont désormais aussi victimes de formes graves du Covid, ce qui était «exceptionnel» auparavant

© AFP 2023 ALAIN JOCARDDans un hôpital pour les malades du Covid-19
Dans un hôpital pour les malades du Covid-19 - Sputnik Afrique, 1920, 04.08.2021
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Alors que le nombre de jeunes vaccinés reste faible par rapport aux plus âgés, ce sont les 20-30 ans qui influent actuellement sur la forte hausse des taux d’incidence dans les zones de vacances du sud de la France en fréquentant «les endroits où il y a la fête», alerte sur Europe 1 un médecin de Marseille. Les formes graves se sont multipliées.
Invité ce mercredi 4 août sur Europe 1, Nicolas Bruder, chef du service réanimation à l'hôpital la Timone, à Marseille, constate des taux d'incidence particulièrement élevés dans le sud de la France, causés notamment par les jeunes dans un élan lié à la «libération du confinement, aux vacances, aux réunions festives».
Il note que c’est la population des 20-30 ans qui est la plus concernée, avec un taux d’incidence autour de 1.600 cas pour 100.000 personnes. «Clairement, ce sont tous les endroits où il y a la fête, où l'on ne porte pas de masque, qui ont conduit à cette augmentation de l'incidence», déduit-il.
Selon lui, cette catégorie de la population, plutôt épargnée par les cas graves lors des précédentes vagues, est aujourd’hui aussi soumise à ce risque.
«Il y en avait [des jeunes, ndlr] qui étaient hospitalisés, mais qui en général évoluaient très vite favorablement. Là on en admet régulièrement en réanimation, donc par définition des formes graves. On a actuellement une patiente de 39 ans qui n’a aucun antécédent et qui se trouve sous oxygénation extracorporelle, donc une forme gravissime. Et ça, encore une fois, on le voyait de manière complètement exceptionnelle avant et cela devient, de manière inquiétante, beaucoup plus fréquent.»
Le médecin a avancé que le taux d’incidence élevé chez les jeunes pouvait être dû à la mutation du virus.
«C'est quelque chose qui nous inquiète, et qui doit faire réfléchir la population jeune qui a souvent un peu plus de réticence à se faire vacciner».

«Un rajeunissement des patients»

En effet, le 27 juillet, le ministre de la Santé affirmait qu'«un rajeunissement des patients hospitalisés et en réanimation» était actuellement observé.
«En moyenne, les patients admis en réanimation en ce moment en France ont cinq ans de moins que lors des vagues précédentes», constatait Olivier Véran.
Entre le 10 juillet et le 3 août, le nombre d’hospitalisations des 20-39 ans est passé en moyenne de 281 à 660. Idem pour les admissions en réanimation, dont les chiffres ont plus que doublé, de 57 à 139 entre le 21 juillet et le 3 août, indique le site Covidtracker.
Cela s’explique notamment par le taux de vaccination plus faible chez les jeunes que chez les seniors.
Ainsi, toujours selon Covidtracker, le taux de jeunes de 18-29 ans ayant reçu deux doses de vaccins atteint 48,55%, alors que les personnes complètement vaccinées âgées de 50-64 ans affichent un taux de 73,82%.
«Les tranches d'âge jeunes développent également plus de formes asymptomatiques qui ne conduisent pas nécessairement à un diagnostic, ce qui augmente la circulation du virus», indique au Figaro l'épidémiologiste Henri Leleu.
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