Le Président biélorusse qualifie les autorités des pays voisins de «nazis» à cause de la situation des migrants

© Photo Service de presse du Président biélorusse / Accéder à la base multimédiaAlexandre Loukachenko
Alexandre Loukachenko - Sputnik Afrique, 1920, 05.08.2021
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Alors que la Lituanie a commencé à construire une clôture en barbelé à sa frontière avec la Biélorussie face à une crise migratoire provoquant une crise sociale, Alexandre Loukachenko traite de «nazis» les pays voisins qui «renvoient des personnes à moitié mortes en Biélorussie».
Alexandre Loukachenko a accusé les autorités des pays voisins d’interdire l’accès des migrants à leurs territoires et de «renvoyer des personnes à moitié mortes en Biélorussie», rapporte l'agence de presse BelTA.
«Arriver au point de tuer des gens et de jeter des personnes à moitié mortes sur notre territoire. Bref, des nazis, que dire de plus», a-t-il tancé lors d’une réunion.
Il a chargé les forces de sécurité de renforcer la protection aux frontières et de prévenir les violations territoriales.
«À partir de maintenant, pas un seul pied, que ce soit du sud ou de l'ouest, ne doit être posé sur le territoire de la Biélorussie», a-t-il ajouté.
Il a proposé au ministre de l'Intérieur et au ministre de la Défense de se réunir chez le secrétaire du Conseil de sécurité d'État pour discuter de la fermeture de «chaque mètre des frontières».
«Ce n'est pas en vain que nous avons investi des fonds astronomiques dans les troupes frontalières, dans nos forces de sécurité. Notre peuple devrait se sentir en sécurité», a-t-il poursuivi.

Un Irakien mort près de la frontière lituanienne

Le 4 août, un ressortissant irakien, violemment battu, a été retrouvé par les gardes-frontières biélorusses à Beniakoni, près de la frontière lituanienne. Il «est mort dans les bras des gardes-frontières», indique la chaîne Telegram officieuse du Président bélarusse.
«Le Président a immédiatement été informé de ce meurtre choquant d’un Irakien qui revenait de Lituanie», ajoute la même source.
Mais le ministre lituanien de la Défense Arvydas Anusauskas a considéré le même jour cette histoire comme une provocation planifiée.
En outre, les autorités lituaniennes soupçonnent Minsk de contribuer à un afflux de migrants en riposte aux sanctions de l'UE instaurées après la détérioration de leurs relations suite à la présidentielle d'août 2020.

Une crise sociale causée par la crise migratoire

Actuellement, la Lituanie est confrontée non seulement à l’intensification de la crise migratoire, mais aussi à une crise sociale qui met les associations organisant l’aide sous pression. Le nombre de migrants qui ont traversé illégalement la frontière depuis la Biélorussie approche désormais les 4.000.
«Nous avons dû trouver de la nourriture pour plusieurs centaines de personnes au début, et maintenant pour quelques milliers. Il a fallu démarcher les entreprises pour trouver plus de produits alimentaires. À la fin de la semaine dernière, nous avions donné 11 tonnes de nourriture. À la fin de cette semaine, ce sont 20 tonnes», indique à RFI Simonas Gurevicius, le directeur de la banque alimentaire.
L’État est ainsi chargé de la sécurité et de l’hébergement des migrants, les municipalités devant s’occuper de la nourriture, de l’habillement et de l’aide psychologique.
La communauté internationale s’est aussi engagée à accorder l’aide à la Lituanie.
«Si l’on compare avec les chiffres de 2020, le nombre de migrants illégaux a été multiplié par 41. De nombreux pays nous ont envoyé de l’aide, des tentes, des sacs de couchage, des couvertures, des chauffages», a précisé Agne Bilotaite, ministre lituanienne de l’Intérieur, citée par RFI.
Pour contrer cet afflux, le pays s’est mis à ériger un mur de protection à sa frontière avec la Biélorussie.
Selon les estimations du service des frontières lituanien, sa construction pourrait prendre environ deux ans pour 152 millions d'euros.
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