Ancienne FN, conseillère municipale: ce que l’on sait de la manifestante qui tenait une pancarte antisémite

© SputnikManifestation contre le pass sanitaire à Paris, le 31 juillet 2021
Manifestation contre le pass sanitaire à Paris, le 31 juillet 2021 - Sputnik Afrique, 1920, 09.08.2021
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Une manifestante anti-pass sanitaire a fait beaucoup parler d’elle pour avoir brandi une pancarte jugée antisémite à Metz. Ancienne FN, elle a travaillé pour Louis Aliot, le maire de Perpignan, un fait qu’il confirme dans L’Indépendant. Darmanin a annoncé son interpellation.
Lors de la manifestation anti-pass sanitaire du samedi 7 août, une pancarte a particulièrement fait le tour des médias et des réseaux sociaux. Plusieurs noms y sont inscrits, qualifiés de «traîtres», certains de confession juive, avec le slogan «Mais qui?» associé à l’antisémitisme. La manifestante en question est Cassandre Fristot, ancienne chef de cabinet de Louis Aliot lorsque ce dernier était le vice-président du Front national (FN).
«Elle a été mon assistante pendant deux mois. Le temps que je l'embauche et que je la débauche... C'était une fille présentée par l'équipe de Philippot dans l'est. Ça ne m'étonne pas qu'on la retrouve là. Ces dingueries ne me font pas rire du tout... C'est honteux», a réagi le maire de Perpignan dans le quotidien local L’Indépendant.

Ce lundi, Gérald Darmanin a annoncé que «la jeune femme brandissant cette pancarte» avait été interpellée dans la matinée, sans citer son nom.
Le ministre de l’Intérieur a réagi à l’affaire la veille, rappelant que «l’antisémitisme est un délit, en aucun cas une opinion» et que «de tels propos ne resteront pas impunis».

Carrière politique

Mme Fristot avait été candidate FN aux législatives en Moselle en 2012. En février 2013, elle avait quitté le parti, dénonçant son «comportement totalitaire», quelques semaines après avoir été licenciée du cabinet de Louis Aliot pour un différend autour de son emploi du temps. Invitée à réagir sur ce début de polémique à l’époque, Marine Le Pen avait décrit «une incompétente qui n’est même pas allée au bout de sa période d’essai».
Elle a occupé un siège d’opposition au conseil municipal de Hombourg-Haut à partir de 2014. Lors des municipales de 2020, elle a été réélue avec 12,05% des voix en menant une liste de divers droite, mais a laissé son siège à l’un de ses suppléants, Pierre Friderich. Actuellement âgée de 34 ans, elle est titulaire d’un master d’études européennes et internationales et enseigne l’allemand, d’après le Républicain lorrain.

Que risque-t-elle?

Saisie dimanche 8 août par Gérald Darmanin, la préfecture de Moselle a condamné dans un communiqué «une pancarte au message manifestement antisémite». Une enquête de flagrance a été ouverte dans la foulée et confiée au commissariat de Metz.
La Licra a annoncé avoir saisi sa commission afin de déterminer si les propos inscrits sur cette pancarte permettent d’engager des poursuites pénales, même chose pour SOS Racisme. Le président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) Francis Kalifat va quant à lui déposer plainte via son avocat, visant nommément Cassandre Fristot.
D’après la loi française, l’injure envers une personne à raison de son appartenance à une religion déterminée est punie de six mois d’emprisonnement et de 22.500 euros d’amende lorsqu’elle est commise publiquement.

D’où vient ce nouveau slogan antisémite?

Sur la pancarte, le slogan «Mais qui?» retrace les propos d'un général à la retraite, Daniel Delawarde, signataire d'une tribune des généraux évoquant «le délitement» de la France. À la question «qui contrôle la "meute médiatique?"» lors d'une interview en juin sur CNews, l’homme avait répondu, après des hésitations, «la communauté que vous connaissez bien», avant d'être coupé par le présentateur, Jean-Marc Morandini.
Pour la Licra, ce slogan est «une autre manière de dire qu'on n'aime pas les juifs».
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