«Victime de sa générosité», «personne de grande valeur»: le monde religieux rend hommage au prêtre assassiné

© Photo Pixabay / WenPhotosPrêtre catholique (image d'illustration)
Prêtre catholique (image d'illustration) - Sputnik Afrique, 1920, 10.08.2021
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Les hommages se multiplient, notamment chez les responsables religieux, après l’annonce de l’assassinat du père Olivier Maire à Saint-Laurent-sur-Sèvre, en Vendée. Le suspect, un réfugié rwandais déjà responsable de l’incendie de la cathédrale de Nantes, a été interné en psychiatrie.
Hospitalisé en psychiatrie durant le mois de juillet, Emmanuel Abayisenga, le migrant rwandais responsable de l’incendie de la cathédrale de Nantes en juillet 2020, a réintégré à la fin de ce même mois la communauté des Montfortains à Saint-Laurent-sur-Sèvre, dans le nord de la Vendée, qui l’accueillait depuis le mois de mai, après ses 10 mois passés en détention provisoire. Dix jours plus tard, il a assassiné celui qui l’a hébergé, le père Olivier Maire, âgé de 61 ans.
«C’est un homme très généreux avec qui le diocèse collaborait beaucoup, et apprécié de tous», réagit ce lundi sur LCI l’évêque de Luçon, Monseigneur François Jacolin.
«Le Christ nous a demandé d’être au service et au secours de ceux qui sont souvent perturbés», explique-t-il, déplorant que le prêtre ait été «victime de sa générosité».
«C’était un spécialiste de notre spiritualité», précise sur BFM TV Santino Brembilla, supérieur général des Pères montfortains, communauté dont Olivier Maire était le supérieur provincial depuis 10 ans.
«C’était vraiment un prêtre, un religieux, un missionnaire, une personne de grande valeur», a-t-il ajouté.
Fondée en 1705, cette congrégation se donnait pour mission d’évangéliser les campagnes de l’ouest de la France, et s’est ensuite développée dans une trentaine de pays.
France Bleu précise que la victime était originaire de Besançon. Très jeune, il a souhaité devenir religieux et s’est rapproché de l’ordre des Montfortains. Sous leur conseil, il a d’abord étudié la biologie, fait son service militaire en Haïti, puis obtenu une thèse en théologie à Rome. Ordonné prêtre en 1990, il a réalisé des formations en Ouganda pendant plusieurs années. Il est revenu définitivement en France en 2011.

Hommages

De nombreux autres représentants religieux se sont exprimés lundi. «Il aura vécu dans la suite du Christ jusqu’au bout, dans l’accueil inconditionnel de tous», commente notamment Monseigneur de Moulins-Beaufort, archevêque du diocèse de Reims.
«Douleur et incompréhension devant l’assassinat du père Olivier Maire», déclare le père Hugues de Woillemont, secrétaire général de la Conférence des évêques de France.
«L’Église catholique à nouveau frappée par un terrible drame alors même qu’elle exerçait une de ses plus belles missions, l’accueil», regrette quant à lui Haïm Korsia, grand rabbin de France. «S’attaquer à un homme de religion est insupportable», s’insurge Haziz Chems-Eddine, recteur de la Grande Mosquée de Paris.

Interné en psychiatrie

Lundi 9 août, le quadragénaire rwandais s’est rendu de lui-même à la gendarmerie de Mortagne-sur-Sèvre, peu de temps après son crime. D’après RTL, il a donné une clé aux enquêteurs, celle de la chambre où gisait le corps de sa victime. «Il faut me mettre en prison», aurait-t-il réclamé aux forces de l’ordre.
Sa demande ne sera pas accordée. En effet, ce lundi soir, sa garde à vue a été levée, son état psychiatrique étant jugé incompatible avec cette mesure. Il a été hospitalisé en psychiatrie. Une enquête a été ouverte pour «homicide volontaire».

Non expulsable

Gérald Darmanin, qui s’est rendu lundi sur les lieux, a reconnu que le suspect avait fait l’objet de trois obligations de quitter le territoire, soit déjà avant l’incendie de la cathédrale de Nantes. Deux de ces décisions ont été cassées par le tribunal administratif de Nantes. La dernière, datée de 2019, devait encore être traitée par ce même tribunal.
Malgré sa culpabilité dans l’incendie, sa reconduite à la frontière n’a pu avoir lieu en raison de sa libération sous contrôle judiciaire, prévoyant l’interdiction pour lui de quitter le territoire national dans l’attente de son jugement. Une telle mesure est d’application «depuis au moins 30 ans», a assuré le ministre.
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