Le maire RN de Fréjus refuse que sa police municipale contrôle les pass sanitaires

© AFP 2023 STEPHANE DANNAla police de Fréjus
la police de Fréjus - Sputnik Afrique, 1920, 11.08.2021
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La mise en place de contrôles du pass sanitaire dans les restaurants par les forces de l’ordre ne provoque d’enthousiasme ni parmi les policiers ni parmi les restaurateurs. David Rachline rejoint les rangs des opposants à cette mesure, estimant que sa police municipale a d'autres priorités.
En ouverture d'un Conseil de défense et de sécurité sanitaire en visioconférence depuis le fort de Brégançon, Emmanuel Macron a rappelé que «nous allons vivre pendant encore plusieurs mois avec le virus» et que «la vaccination est le moyen le plus efficace» face au Covid-19. Cependant, la police municipale de Fréjus ne compte pas contrôler le pass sanitaire car elle a «clairement autre chose à faire», a écrit le maire de la ville dans une tribune publiée par Valeurs actuelles le 10 août.
«Je trouve cette mesure du pass sanitaire grotesque. Nous allons pénaliser les patrons de restaurants, de bars alors que la plupart des établissements ont des terrasses et que le virus ne se transmet pas à l'extérieur. Je ne veux pas que la police de Fréjus participe à ce mouvement de panique qui me paraît déraisonnable», a écrit David Rachline.
Sans être contre la vaccination des personnes fragiles, l’élu n’approuve pas l’idée de pénaliser l'ensemble des habitants, des touristes et des acteurs économiques:
«Le taux d'incidence dans le Var est désormais stable donc on n’a aucune raison d'appliquer une mesure qui fait baisser le chiffre des restaurateurs de 30 à 40%, ce sont les chiffres d'hier et d'aujourd'hui de mes contacts. Ce n'est donc pas une mesure admissible en l'état».
Ainsi et pour montrer sa bonne foi, le maire invite le Président, qui s’est installé dans le fort de Brégançon pour une pause estivale, à voir de lui-même les terrasses du Var pour comprendre «qu'on n'attrape pas le virus à l'extérieur».

Des syndicats s’insurgent

Le problème de la mise en place de contrôles réalisés par les forces de l’ordre a surgi avec l’adoption par le Conseil des ministres du projet de loi étendant le pass sanitaire.
«Nous n’avons pas beaucoup de policiers disponibles pour exercer cette mission, qui n’est absolument pas dans notre cœur de métier», a fait savoir sur Franceinfo Stanislas Gaudon, délégué général du syndicat de police Alliance, rappelant que «la délinquance du quotidien est toujours là, la lutte contre le terrorisme est toujours là, les contrôles aux frontières sont toujours là».
Thierry Pain, secrétaire régional du syndicat Unité SGP-Police FO, basé à Tours, a pour sa part prévenu que les interventions seraient prioritaires. «Si nous sommes appelés pour des missions de police-secours, ce qui est la base de notre métier, c'est-à-dire des accidents, des agressions, des vols, le pass sanitaire passera en second», a-t-il assuré sur France Bleu.
Contactés par 20 Minutes, les syndicats de gardiens de la paix sont unanimes: les policiers ne sont pas assez nombreux pour effectuer ces missions.
«On ne peut pas lutter contre les stupéfiants, les violences intrafamiliales, sécuriser les quartiers touristiques, les villes balnéaires, et nous demander en plus de contrôler les terrasses des restaurants», a indiqué Grégory Joron, secrétaire général du syndicat Unité SGP Police-FO.

La méthode gouvernementale contestée par des restaurateurs

L’idée du contrôle du pass sanitaire dans les restaurants, entré en vigueur le 9 août, ne fait pas non plus l’unanimité parmi les gérants. Si certains l’adoptent, d'autres ferment leurs portes pour marquer leur opposition. Ainsi, le restaurant Le 27 situé à Éguzon, à titre d’exemple, est fermé depuis le 1er août et présente une affiche: «Notre métier n'est ni de contrôler ni d'interdire».
«La santé des gens ne nous regarde pas. Ceux qui veulent se faire vacciner, ceux qui ne veulent pas, on n'a pas à intervenir. Ça n'est pas une question d'être pour ou contre la vaccination. Mais il faut retrouver notre liberté», a expliqué à France Bleu la gérante.
Sans dénoncer le nouveau protocole imposé par le gouvernement, le chef étoilé Philippe Etchebest conteste la forme. «On va devoir faire le travail de contrôle, dont on n'a pas la capacité. On ne peut pas remplacer la police», avait-il déclaré sur RMC le 16 juillet.
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