Plus résistant, plus contagieux, plus mortel: le variant Iota a-t-il été sous-estimé?

CC0 / NIH Image Gallery / Novel Coronavirus SARS-CoV-2Une cellule infectée par des particules virales du SRAS-CoV-2 (en jaune)
Une cellule infectée par des particules virales du SRAS-CoV-2 (en jaune) - Sputnik Afrique, 1920, 13.08.2021
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Quelle souche du Covid remplacera celle du variant Delta, une fois la quatrième vague passée? Nombreux sont les variants à avoir émergé aux quatre coins du globe. L’un d’eux, Iota, aurait été sous-estimé tant dans sa contagiosité que dans sa létalité et sa capacité à résister aux anticorps, selon une nouvelle étude américaine. Éclairage.
La crise sanitaire durera «encore plusieurs mois», avertissait le 11 août dernier Emmanuel Macron. Si le variant Delta est dans toutes les têtes, avec l’aggravation de la situation dans certaines régions de la métropole et dans les DOM-TOM, d’autres souches prolifèrent à travers le globe.
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Variants: des études scientifiques qui s’affinent

Initialement plutôt rassurant, soulignant que les vaccins Pfizer et Moderna fonctionnaient contre ce variant, le ton des études scientifiques le concernant s’est progressivement aggravé.
La dernière en date porte sur des données recueillies entre novembre 2020 et avril 2021 (donc avant l'arrivée de Delta sur le sol américain). Elle a été publiée le 7 août dernier sur la plateforme MedRxiv et menée par le Département de la santé et de l’hygiène mentale de la ville de New York avec l’École de santé publique Mailman de l’université de Columbia. D’après cette étude, Iota disposerait non seulement d’une résistance accrue aux anticorps, mais serait également 15 à 25% plus contagieux que les précédents variants et surtout 62 à 82% plus mortel que la souche originelle chinoise.
Celui-ci présente en effet la mutation E484K, affectant la protéine spiculaire. Déjà présente sur les variants Beta (africain) et Gamma (brésilien), celle-ci rend le virus SARS-CoV-2 plus à même de résister aux anticorps, voire d’échapper au système immunitaire. Autre mutation qui retient l’attention des scientifiques, la S477N, qui permettrait au virus de mieux se lier aux cellules humaines. Sur cette base, Iota disposerait ainsi de caractéristiques similaires au variant Lambda, un autre candidat en lice pour prendre la relève de Delta.
Découvert fin 2020 au Pérou et classé «variant of interest» (VOI) en mars par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ce dernier menace l’Amérique du Sud. Lambda s’est déjà propagé à une trentaine de pays dont le Royaume-Uni et a été détecté en mai dans l’Hexagone.

Des variants toujours plus nombreux et dangereux

Sous surveillance également, le variant Epsilon, détecté en Californie au printemps 2020, est arrivé au mois de juillet en Alsace. Les actuels «variants préoccupants» (Alpha, Beta, Gamma et Delta) ne sont pas en reste de mutations, comme «Delta plus». Un dérivé de Delta, également apparu en Inde, dont la différence réside dans la mutation K417N qui elle aussi réduirait l’efficacité de la réponse immunitaire, et donc des vaccins. Du côté de l’OMS, Delta Plus n’est pas différencié de Delta et rejoint donc la catégorie des souches préoccupantes.
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Le variant colombien, observé pour la première fois en janvier puis placé en mai en «surveillance renforcée» par l’OMS, a tué début août sept résidents pourtant vaccinés d’un Ephad près de Bruxelles. Détecté en janvier en Colombie, il touche à présent 34 pays, selon les données de la plateforme Gisaid qui recense l’évolution des variants du Covid.
Une liste à rallonge qui inquiète au sommet de l’État. Car si tous ces variants sont pour l’heure supplantés par la souche Delta, il est difficile de prédire comment la situation pourrait évoluer. D’autant que les évolutions de la pandémie jusqu’à présent observées ont été fulgurantes.
En avril, alors que la France sortait de la troisième vague provoquée par le variant anglais, les autorités craignaient l’arrivée du variant brésilien. C’est finalement le variant indien qui s’est imposé. Apparu en avril en France, Delta représentait 93% des cas dépistés positifs en métropole la semaine du 26 juillet au 1er août, selon les données de Santé publique France. La même proportion est observée côté américain. Selon le site Outbreak, la souche indienne du Covid représenterait ni plus ni moins que 98% des tests positifs recensés dans le monde.
Si pour l’heure Iota ne remporte pas un franc succès à l’international face aux variants concurrents, avec un pic de contamination en avril, il ne reste plus qu’à espérer que cette tendance perdure.
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