Une journaliste de CNN porte le voile lors d’un reportage en Afghanistan – vidéo

© AP Photo / Ebrahim NorooziFemme voilée
Femme voilée  - Sputnik Afrique, 1920, 16.08.2021
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Une correspondante de CNN a revêtu le hijab pour réaliser un reportage dans les rues de Kaboul, après l’arrivée des talibans*. Selon elle, la condition des femmes est d’ores et déjà en train de changer.
Alors que l’évacuation des derniers civils voulant fuir les talibans* tourne au chaos à Kaboul, les interrogations se succèdent quant à l’avenir que réservent les nouveaux souverains au pays. Le sort des femmes suscite en particulier de vives inquiétudes.
Le dernier reportage sur place de Clarissa Ward, correspondante internationale en chef de CNN, n’est guère de nature à rassurer. Apparue voilée à l’antenne, la journaliste a expliqué que les mœurs étaient déjà en train de changer et que les femmes étaient moins visibles dans les rues.
«J’ai vu bien moins de femmes que d’habitude dans les rues de Kaboul. Et les femmes que nous voyons ont tendance à se vêtir de manière plus conservatrice qu’hier. J’ai également vu plus de burqas aujourd’hui. Je me suis moi-même habillée d’une manière un peu différente», a-t-elle ainsi déclaré pour CNN.
La journaliste a ajouté avoir été prise à partie par certains talibans*, lui demandant de se mettre en retrait, car «elle est une femme». Clarissa Ward, un temps correspondante pour ABC News à Moscou, a également été filmée devant l’ambassade américaine de Kaboul. Elle a dit sa surprise d’y voir des groupes de dizaines de talibans*, «souriants et victorieux», munis parfois d’armes américaines.

Les talibans* et les femmes

La victoire des talibans* faire craindre aux observateurs le retour d’une application sans concession de la loi islamique, la charia. Lors de leur précédent règne entre 1996 et 2001, le groupe terroriste avait notamment interdit aux femmes de travailler et aux filles d’aller à l’école.
Des mesures qui pourraient être remises à l’ordre du jour, voire qui le sont déjà dans certaines provinces. Fin juin, l’ONG Human Right Watch avait ainsi révélé que «très peu de responsables talibans* autorisent en fait les filles à fréquenter l’école après la puberté», dans les provinces passées sous leur contrôle. Et ce, alors que le groupe terroriste avait déclaré officiellement qu'il ne s'opposerait plus à l'éducation des filles.
«Dans certains endroits, les filles sont autorisées à aller à l'école jusqu'à l'âge de sept ans, mais pas au-delà […]. Nous avons également eu des informations qui parlent de situations où les femmes ne peuvent pas quitter leur maison sans un homme de leur famille», explique ainsi à Franceinfo Martine van Bijlert, membre de l'Afghan Analyst Network.
En mai, les autorités afghanes avaient d’ailleurs accusé les talibans* d’un attentat contre une école de jeunes filles à Kaboul, qui s’était soldé par la mort de 50 personnes. Le groupe terroriste avait nié toute implication.
La photo d’un homme en train de badigeonner des affiches publicitaires représentant des femmes a aussi été publiée sur Twitter ce 15 août, par le rédacteur en chef de TOLOnews, Lotfullah Najafizada, avec la simple mention «Kaboul».
Pour l’heure, les écoles de la ville semblent encore ouvertes et les jeunes filles y sont toujours accueillies, a à son tour déclaré Dmitri Jirnov, ambassadeur russe à Kaboul à la radio Écho de Moscou.
*Organisation terroriste interdite en Russie
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