Nouvelle explication à la fonte accélérée de l’Antarctique

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Vue de la langue glaciaire du glacier Thwaites - Sputnik Afrique, 1920, 19.08.2021
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Un nouveau facteur qui pourrait jouer un rôle majeur dans la fonte des glaciers de l’Antarctique occidental et, en conséquence, dans la montée du niveau des océans, a été découvert par des chercheurs, selon Communications Earth & Environment. Une raison de plus pour que le Continent blanc reste dans le viseur des scientifiques.
Un groupe de scientifiques de l'Institut Alfred Wegener pour la recherche polaire et marine (AWI), en Allemagne, et du British Antarctic Survey (BAS) de Cambridge, au Royaume-Uni, ont identifié un phénomène naturel qui pourrait expliquer la vitesse extrêmement élevée de la fonte du glacier Thwaites, situé dans la partie ouest de l’Antarctique.

Record de fonte du glacier Thwaites

Le glacier Thwaites est connu parmi les spécialistes et suivi de près depuis ces dernières décennies à cause de sa perte significative de masse, qui s’accentue progressivement, selon l’étude.
En général, l’accélération de la fonte des glaces dans cette zone du continent austral contribue jusqu’à 4% à la montée du niveau de la mer à l’échelle mondiale, soit plus que tout autre glacier de notre planète.
Jusqu’à une date récente, la diminution du glacier Thwaites, qui repose en plusieurs endroits sur les fonds marins, était principalement expliquée par le contact avec des masses d’eau dont la température augmente à cause du réchauffement climatique global.
Des experts allemands et britanniques ont repéré et décrit un autre facteur qui pourrait être décisif pour la fonte des glaciers dans la zone antarctique visée par les recherches.

Chaleur géothermique

Sur la base d’observations aéromagnétiques, les chercheurs ont pu établir une carte géothermique de l’Antarctique occidental pour découvrir au-dessous du géant blanc des sources puissantes de chaleur géothermique.
Selon les auteurs de l’étude, ce phénomène s’explique par la position du glacier dans une dépression tectonique, où l’écorce terrestre est plus mince que, par exemple, dans la partie est du Continent blanc.
À la différence de l’Antarctique oriental où la croûte terrestre se monte à 40 km d’épaisseur, les régions occidentales sont plus jeunes sur le plan géologique: elles possèdent une épaisseur de 17-25 km et se situent en majorité au-dessous du niveau de la mer.
«Nos mesures montrent que là où la croûte terrestre n'a que 17 à 25 kilomètres d'épaisseur, des flux de chaleur géothermique allant jusqu'à 150 milliwatts par mètre carré se produisent sous le glacier Thwaites», explique le premier auteur de l’étude, le géophysicien de l'AWI Ricarda Dziadek.
Cependant, même avec les nouvelles données, les chercheurs ne sont pas pour l’instant capables de chiffrer l’influence de cette chaleur géothermique élevée sur le fonds du glacier pour faire des évaluations et des pronostics plus précis concernant la vitesse de la fonte des glaces en Antarctique occidental.
Afin de répondre aux questions en suspens, des forages jusqu'au lit du glacier et des mesures de flux de chaleur associées sont prévus lors d’une nouvelle étape de ces recherches.

Un lac disparu

De l’autre côté du continent austral, une autre équipe de scientifiques a récemment découvert la disparition d’une grande étendue d’eau sous-glaciaire, plus grande que le lac Léman.
Dans une récente étude, les experts ont  conclu que le lac sur la barrière de glace d’Amery, dans la partie orientale de l’Antarctique, s’était écoulé dans l’océan suite à la formation d’une fissure dans son fond, ce que l’on appelle une hydrofracture.
Ce phénomène, qualifié de rare parce qu’il s’est produit sur une épaisseur de quelque 1.400 mètres, selon les auteurs de l’étude, demande également des recherches ultérieures pour identifier et comprendre tous les processus qui affaiblissent les plateformes glaciaires et qui pourraient jouer un rôle dans l’élévation du niveau des océans.
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