Qu’est-ce qui est à l’origine des formes sévères du Covid-19?

© AFP 2023 ALAIN JOCARDDans un hôpital pour les malades du Covid-19
Dans un hôpital pour les malades du Covid-19 - Sputnik Afrique, 1920, 20.08.2021
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Pourquoi les réactions varient-elles autant d’une personne à une autre? Deux études publiées le 19 août dans la revue Science Immunology mettent en évidence des anomalies génétiques et immunologiques qui expliquent environ 25% des formes sévères du Covid-19.
Une anomalie génétique ou immunologique provoque près de 25% des formes sévères du Covid-19, indique l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) dans un communiqué, s’appuyant sur deux nouvelles études publiées jeudi 19 août dans la revue Science Immunology.
Elles ont été dirigées par des chercheurs de l’Inserm, des enseignants-chercheurs de l’université de Paris et des médecins de l’AP-HP au laboratoire de génétique humaine des maladies infectieuses.
La première étude porte sur l’hypothèse que les formes les plus sévères touchent principalement les hommes. Les scientifiques ont séquencé le chromosome X de 1.202 patients de sexe masculin ayant développé une forme grave pour ensuite les comparer entre elles et avec celles de sujets d’un groupe contrôle ayant contracté le Covid-19 dans des formes asymptomatiques ou légères.
Résultat: des anomalies génétiques du gène TLR7, responsable de la production d’IFN 1 (une protéine produite en réponse à une infection rivale), constituent 1,3% des formes graves de Covid-19 chez les hommes. Le déficit d’IFN 1 est plus fréquemment observé chez les patients de moins de 60 ans (1.8%).

La seconde étude

Dans le cadre de la seconde étude, les scientifiques sont parvenus à la conclusion que des auto-anticorps présents dans le sang des patients et ciblant spécifiquement les interférons de type 1 (IFN 1) causent 15 à 20% des formes sévères.
«Il a été mis en évidence que ces anticorps bloquent l’effet protecteur de l’IFN1 sur la réplication virale. Le virus Sars-Cov-2 pénètre ainsi dans les cellules sans rencontrer de résistance et se réplique de façon incontrôlée», indique le communiqué.
Cette étude souligne également une hausse de ces auto-anticorps dirigés contre les IFN 1 avec l'âge: leur présence est très rare avant 65 ans (0,2 à 0,5%), alors qu’après, ils connaissent une hausse exponentielle, atteignant 4% entre 70 et 79 ans, et 7% entre 80 et 85 ans.

La vaccination préconisée par l’OMS

Lors d’une conférence de presse tenue le 18 août, la scientifique en chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Soumya Swaminathan a rappelé l’importance de se faire vacciner:
«Nous savons que les vaccins sont efficaces contre les formes graves et la mort, alors quand ce sera votre tour, veuillez vous faire vacciner et recevoir le cycle complet de ces doses».
Maria Van Kerkhove, haut responsable du Covid auprès de l’OMS, a mobilisé l'attention sur le fait que même dans les pays à haut niveau de vaccination sur le plan national, le variant Delta circule toujours dans des zones à faible couverture vaccinale, où les mesures de santé publique et sociales sont très limitées et incohérentes.
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