Un hôpital suspend deux soignants opposés à la vaccination à trois semaines de l'entrée en vigueur de la loi

Vaccins contre le Covid-19 (image d'illustration) - Sputnik Afrique, 1920, 27.08.2021
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L’exécutif assure «ne pas reculer» concernant l'obligation vaccinale des soignants à partir du 15 septembre. Selon LCI, des sanctions ont déjà été prises à l’encontre de réfractaires, dont deux ont été suspendus de leurs fonctions au centre hospitalier d'Armentières.
Le centre hospitalier d'Armentières, dans le Nord, a suspendu la semaine dernière deux soignants refusant de se faire vacciner alors que cette obligation doit entrer en vigueur le 15 septembre selon la loi du 5 août, rapporte LCI.
D’après la chaîne d’information, il y a un mois, une réunion extraordinaire du Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) s’est tenue avec la direction du centre qui affirmait qu’elle n’appliquera «ni contrôle ni sanction» envers les soignants avant le 30 août, date limite prévue à cette époque-là pour présenter à leur employeur soit une attestation de vaccination, soit un test négatif, soit un certificat de rétablissement au Covid-19.
«À mon avis, c’est pour montrer l’exemple», estime auprès de LCI David Huyghe, secrétaire général de la section CGT de l’hôpital, qui compte 300 salariés non vaccinés sur 1.200.
David Huyghe pense que l'hôpital a bien choisi ses cibles. En effet, Benoît Dewalles, puériculteur au service pédiatrie de l'hôpital, a dit publiquement lors de ce CHSCT, il y a un mois, qu’il n’avait pas l’intention de se faire immuniser, et «la semaine dernière, il a été le premier, ainsi qu'une collègue à lui, à se faire contrôler et à être sanctionné», note secrétaire général de la section CGT.
Les deux intéressés, en RTT et congés forcés, s’attendent à une suspension de leur salaire à la suite de l’expiration de leurs jours de repos.

«J’aurais été suspendu de toute manière»

Pour Benoît Dewalles, en grève depuis le 5 août avec sa collègue pour protester contre le pass sanitaire, il s’agit d’une «entrave au droit syndical».
«J'ai l'impression que, en ce moment, on est dans une espèce d'amateurisme qui fait qu'on découvre chaque jour des nouveautés sur ces vaccins», lâche-t-il auprès du média, lui qui s’oppose également au dépistage. «C'était une sorte de sursis, ces tests, puisque ne souhaitant pas me faire vacciner, j'aurais été suspendu de toute manière.»
«Est-ce que vous trouvez anormal qu'on ait un doute?», s’indigne pour sa part sa collègue, Sandrina Dewalles.

«Nous ne reculerons pas»

Ces faits interviennent alors que le gouvernement insiste sur l’importance de l'obligation vaccinale pour le personnel soignant.
«Nous ne reculerons pas: à partir du 15 [septembre, ndlr], les sanctions prévues par le législateur seront mises en œuvre», insistait le 26 août sur RTL Jean Castex qui qualifie cette obligation de « bonne chose» car, «quand on fait ce métier, on doit croire à la science et la médecine, et on est là pour protéger ses concitoyens».
Les hôpitaux ou maisons de retraite recensent actuellement plus de 83% de soignants vaccinés. «Ça marche», commente le Premier ministre, pour qui ces chiffres témoignent de la réussite de l'obligation vaccinale.
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