Rapport du renseignement US sur l’origine du Covid-19: une «diversion» de Joe Biden?

© REUTERS / EVELYN HOCKSTEINJoe Biden le 11 août 2021
Joe Biden le 11 août 2021 - Sputnik Afrique, 1920, 30.08.2021
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Un nouveau rapport des services de renseignement américains a échoué à préciser l’origine du Covid-19. Mais Joe Biden y a toutefois trouvé de quoi accuser Pékin. Le politologue Éric Denécé dénonce la politisation des services secrets servant les enjeux de la politique intérieure.
La Chine, un «bouc émissaire» bien pratique? L'ambassade de Chine aux États-Unis s’est emportée contre le rapport d’enquête du renseignement américain sur les origines du Covid-19. Commandé par Joe Biden, le document classé top secret a été remis la semaine dernière à la Maison-Blanche. Et le Président américain en a profité ce 27 août pour reprocher à la Chine de dissimuler des «informations cruciales» sur les causes de la pandémie.
Seul un résumé rendu public permet d’entrevoir les conclusions des services américains. Mais les questions demeurent. Ainsi, quatre agences de renseignement ainsi que le Conseil national du renseignement penchent pour la thèse animale. Une cinquième privilégie au contraire la fuite de laboratoire. Une nouvelle tentative de China bashing de la part de l’Oncle Sam?

Les tensions sino-américaines alimentées

Directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), Éric Denécé en est convaincu. Si ces accusations vis-à-vis de Pékin viennent «évidemment jeter de l’huile sur le feu», elles s’inscrivent dans la détérioration des relations sino-américaines datant de Donald Trump. Le précédent locataire de la Maison-Blanche évoquait crûment le «virus chinois».
«La Chine est en train de devenir l’adversaire numéro un des États-Unis pour au moins les trois décennies à venir et il y a de vraies raisons de s’inquiéter. D’autre part, cela sert à des objectifs de politique intérieure. N’oublions pas le fiasco américain en Afghanistan… Donc ça sert de diversion à des fins de politique intérieure.»
Et le politologue de noter un basculement des agences américaines depuis l’élection de Donald Trump: Les «services de renseignement sont devenus plus politisés.» Rappelons les innombrables bisbilles entre l’ex-Président républicain et ses services de renseignements. C’est le cas notamment de la procédure de destitution lancée à son encontre à la suite du témoignage d’un «lanceur d’alerte» appartenant aux services américains. Ceux-ci ont «systématiquement utilisé des informations parfois fausses, erronées ou manipulées pour lui porter préjudice» rappelle Éric Denécé.

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