Le rapatriement de centaines d'animaux d’Afghanistan au Royaume-Uni fait polémique

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Chiens - Sputnik Afrique, 1920, 31.08.2021
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Un vétéran britannique fait l’objet de critiques virulentes pour avoir organisé l'évacuation de 200 chiens et chats d’Afghanistan vers le Royaume-Uni à bord d'un avion privé. Ses 24 employés afghans sont en effet restés sur place. Les animaux sont-ils en danger dans ce pays?
Alors que des milliers d'Afghans tentent désespérément de fuir leur pays après l'arrivée au pouvoir des talibans*, un ancien militaire anglais, Paul «Pen» Farthing, a affrété un avion privé pour rapatrier au Royaume-Uni 200 chiens et chats. Son geste a défrayé la chronique car en les sauvant il a laissé sur place 24 employés afghans du refuge animalier qu’il y avait créé après avoir terminé son service dans les Royal Marines au cours des années 2000.
Le vétéran a collecté des fonds pour cet aéronef privé qui a atterri au Royaume-Uni dimanche soir. Le jour même, les avions de la Royal Air Force ont atterri à la base de Brize Norton, en Angleterre, rapatriant les derniers soldats britanniques de Kaboul. Au total, 15.000 civils ont été évacués depuis mi-août, dont 5.000 Britanniques et plus de 8.000 Afghans. Le gouvernement se voit reprocher une mauvaise organisation et l’envergure insuffisante de l'opération.

Il promet d’aider ses employés

Dans un message sur Facebook, l’équipe de M.Farthing a annoncé être soulagée «de confirmer que «Pen» et les animaux ont quitté l'Afghanistan (…) et sont à présent en sécurité», tout en se disant «dévastée» par l’impossibilité de rapatrier également les employés. «Nous travaillons maintenant extrêmement dur pour les faire évacuer.»
Et de réitérer le lendemain œuvrer «sans relâche pour nous assurer d'arriver à une conclusion positive pour notre personnel».
Cette campagne a été très médiatisée au Royaume-Uni et a créé la polémique. D’autant que l’opération, baptisée Ark en référence à l'Arche de Noé, a été organisée avec l'appui des forces armées britanniques, comme confirmé sur le compte Twitter de la Défense.

​La pression

De prime abord le secrétaire d'État à la défense britannique, Ben Wallace, avait affirmé sur Twitter que «personne n'a le droit dans cette crise humanitaire de sauter la file d'attente». Mais plus tard, comme cédant à la pression des défenseurs des animaux et de l’ex-militaire lui-même, il s’est montré plus clément: «À ce stade, s'il arrive avec ses animaux, nous chercherons un créneau pour son avion».
​Selon le Times, lors de sa campagne M. Farthing a envoyé des messages menaçants à un conseiller du ministre qu'il promettait de «détruire» s’il n'obtenait pas la permission de quitter Kaboul. Invité lundi dans l’émission télévisée Good Morning Britain, Paul Farthing a tenté d'expliquer son choix et a affirmé entre autres que ce sont ses employés eux-mêmes qui l'avaient encouragé à les laisser derrière et à évacuer les animaux.

​L’islam et les chiens

Interrogé par Sputnik, le spécialiste de l’islam Ammar Kanakh, de l’université de Sébastopol, a estime quant à lui que le danger couru par les chiens en Afghanistan est plutôt exagéré. Ceux-ci sont largement utilisés dans les pays islamiques, par exemple par les bergers. Il est simplement interdit de les avoir à l’intérieur des maisons et des lieux saints. Les canidés, de même que les cochons, sont effectivement considérés comme des créatures impures qui peuvent potentiellement être une source de maladies dont la rage, a précisé l’expert.
En outre, les talibans*, d’après lui, tentent à présent de se présenter comme une force modérée afin de consolider leurs positions aux yeux de la communauté internationale et n’ont aucun intérêt à se montrer cruels envers les animaux.
*Organisation terroriste interdite en Russie
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