Expulser les familles de délinquants des HLM: les Français pour ou contre?

© AFP 2023 Michel RubinelHLM
HLM  - Sputnik Afrique, 1920, 09.09.2021
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L’expulsion d’une Niçoise de son HLM après la condamnation de son fils pour trafic de drogue a récemment fait beaucoup de bruit dans les médias. En France, y a-t-il plus de sympathisants ou d’adversaires à cette mesure? Un sondage pour CNews fait le point.
C’était une première, mais la jurisprudence est peut-être faite. Le tribunal judiciaire de Nice a accédé à la demande du bailleur social Côte d’Azur Habitat d’expulser des locataires d’un de ses logements HLM, à savoir une mère de famille dont le fils avait été être condamné pour trafic de stupéfiants à 20 mois de prison, rapporte Nice-Matin.
Les Français se montrent plutôt favorables à cette mesure, comme le montre un sondage de l'institut CSA pour CNews publié ce jeudi 9 septembre.

Ce que dit le sondage

31% des personnes interrogées se sont déclarées «très favorables» et 29% «favorables». Parmi cette majorité, davantage d'hommes sont pour: 66% contre 56% des femmes.
Quant aux vues politiques, 80% des sympathisants de droite approuvent, tandis que les personnes de gauche sont moins nombreuses, 39%. De leur côté, les deux tiers (66%) des centristes y sont favorables. Le parti politique avec le plus d’opinions favorables (88%) est le Rassemblement national (RN), contre Europe Écologie-les-Verts (EELV) (31%).
En ce qui concerne l'âge, les opinions varient. Les jeunes prennent plus la défense des familles de délinquants. Un peu plus de la moitié des 18-24 ans (53%) se dit ainsi opposée aux expulsions, mais seuls 37% des plus de 65 ans sont défavorables à cette idée.
Le sondage a été réalisé par l’institut d’opinion CSA pour CNews par questionnaire auto-administré en ligne sur panel du 7 au 8 septembre 2021, auprès d’un échantillon national représentatif de 1.000 personnes âgées de 18 ans et plus.

Expulsion de Nice

À Nice, la décision de l’expulsion a été portée par le premier adjoint de Christian Estrosi et président de Côte d'Azur Habitat, Anthony Borré, qui a mis en place un nouveau règlement en octobre dernier. Sur CNews, il a rappelé qu’une convention avait été passée avec le procureur de la République et le préfet «pour échanger des informations et étayer les procédures judiciaires».
Pierre-Marie Sève, délégué général de l'Institut pour la Justice, une association œuvrant à la réforme de la Justice pénale en France, a déclaré au Figaro que la mesure était un geste raisonné et une solution dissuasive, qui pallie les manquements de la justice.
«Depuis des décennies, devant la colère des Français face à une justice laxiste, les politiques surenchérissent sur la punition qu'ils réservent aux délinquants, sans résultat. Avec la décision de la municipalité de Valence de supprimer les allocations aux familles de délinquants et celle-ci, nous sommes enfin sur la bonne voie», a-t-il écrit dans ses colonnes.
Mais cette mesure ne passe pas auprès de tout le monde. «C'est injuste et assez aberrant pour les autres occupants», estime Florent Houdmon, directeur régional de la Fondation Abbé Pierre.
«Le logement est la dernière ressource d'une famille», a commenté auprès de 20 Minutes Zohra Briand, membre de l'association Droit au logement 06 (Dal).
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