Afghanistan: l’évacuation d’un orchestre féminin a échoué à cause d’un taliban endormi

© Photo Pixabay / Pexels Un violon
Un violon - Sputnik Afrique, 1920, 11.09.2021
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Des talibans* ont refusé de réveiller un commandant à l'aéroport de Kaboul, sapant ainsi l’opération d’évacuation du premier orchestre 100% féminin d'Afghanistan, raconte le Wall Street Journal.
Les membres d'un orchestre féminin afghan de renommée internationale restent bloqués en Afghanistan après une tentative d’évacuation par l'aéroport de Kaboul qui s’est soldée par un échec, relate le Walt Street Journal.
Des politiciens et des militaires américains de premier plan, mais aussi d’anciens responsables de la sécurité et du renseignement, ont tenté de venir en aide à cet orchestre, symbole de l'ouverture culturelle de l'Afghanistan sous le régime désormais destitué, souligne le quotidien. Mais le plan a échoué, les gardes talibans* de l'aéroport ayant refusé de réveiller un commandant endormi pour donner le feu vert à leur passage.
Des dizaines de membres de l'orchestre restent ainsi dans une situation précaire, craignant pour leur avenir. Cet orchestre féminin de 30 musiciens, appelé Zohra du nom de la déesse de la musique dans les écrits persans, est composé de jeunes filles de 12 à 20 ans, majoritairement issues de milieux défavorisés. Elles jouent de la musique classique traditionnelle afghane et occidentale. L’ensemble, formé en 2015 à Kaboul, a effectué plusieurs tournées et a reçu de nombreux prix.

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À présent, les musiciens cessent de jouer chez eux et se cachent. Ceux qui sont restés à Kaboul ont déclaré avoir brûlé leurs diplômes au cas où les talibans* viendraient fouiller leurs maisons.
Depuis leur arrivée au pouvoir, les talibans* ont quasiment interdit la musique. À l'époque de leur «premier règne» entre 1996 et 2001, la musique, autrefois une partie florissante et riche de la culture afghane, avait pratiquement disparu.
Les groupes islamistes radicaux ont sévèrement restreint les droits des femmes au cours de leur précédent régime. Pendant leurs 20 années d'absence du pouvoir, les talibans* ont menacé les artistes et ont même envoyé un kamikaze à l’un de leurs concerts, faisant un mort parmi les spectateurs. Un groupe de talibans* a également tué un chanteur connu dans le nord de la province de Baghlan le mois dernier, poursuit le WSJ.

Leur vision du monde

La charia est l'unique base du droit afghan selon les talibans*. Conformément à ses lois, les femmes ne peuvent sortir de chez elles qu’en cas de nécessité et ne sont pas autorisées à montrer leur visage dans les lieux publics ni à se maquiller.
Malgré leurs promesses «d'ouverture», une fois revenus au pouvoir, les talibans*, qui n'ont cessé de promettre le respect des droits des femmes, ont notamment annoncé qu’il leur serait interdit de faire du sport si leurs visages et corps ne sont pas couverts. À noter qu’aucune femme ne fait partie du gouvernement intérimaire afghan.
Entre 1996 et 2001, les filles étaient privées d'éducation et les femmes n’avaient pas le droit de travailler. Elles ne pouvaient non plus sortir dans la rue sans être accompagnées d’un homme de leur famille et devaient porter la burqa pour couvrir entièrement leur corps.
L'amputation et la lapidation figurent également parmi les peines appliquées sous la charia.
*Organisation terroriste interdite en Russie
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