Une journaliste afghane explique pourquoi elle ne peut pas travailler sous les talibans

© Sputnik . Mikhaïl AlaeddineUne rue de Kaboul
Une rue de Kaboul - Sputnik Afrique, 1920, 11.09.2021
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Une journaliste afghane a raconté à Sputnik comment le travail des médias du pays a changé après l’arrivée au pouvoir des talibans*. Les droits humains, particulièrement ceux des femmes, restent un sujet qui inquiète la communauté internationale quand il s’agit de l’évolution de la situation en Afghanistan.
Une Afghane, qui a souhaité rester anonyme pour des raisons de sécurité, a révélé à Sputnik les conditions dans lesquelles sont actuellement obligés de travailler les médias en Afghanistan, et notamment les journalistes femmes.
«J’habite à Kaboul et je ne peux pas sortir de chez moi parce que j’ai peur», a-t-elle confié au micro de notre agence.
Elle a assuré avoir reçu plusieurs lettres avec des appels à présenter des excuses aux talibans* pour tous les articles qu’elle a écrits avant leur reprise du pouvoir.
«J’ai travaillé comme journaliste, mais maintenant je reste à la maison et je ne peux pas reprendre mon boulot car, bien que les talibans* disent qu’ils [nous] ont "accordé la grâce", ce n’est pas le cas», a déploré notre interlocutrice.
Elle a également indiqué qu’actuellement, aucun journaliste en Afghanistan ne pouvait parler des droits civils à la télévision puisque les talibans* contrôlent toutes les chaînes pour qu’aucune information compromettante pour eux n’apparaisse sur les écrans.

Les droits des femmes menacés

Dès avant leur retour au pouvoir en Afghanistan, les talibans* avaient annoncé qu’ils imposeraient la charia dans le pays.
Conformément à ces lois, les femmes ne peuvent sortir qu’en cas de nécessité et ne sont pas autorisées à montrer leur visage dans les lieux publics ni à se maquiller.
En répondant le 8 septembre à une question sur un match de cricket de l’équipe d’Afghanistan contre l’Australie, les talibans* ont aussi annoncé qu’il ne serait pas possible pour les femmes afghanes de faire du sport, si leurs visages et corps n’étaient pas couverts.
Le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, a fait savoir que son organisation continuerait de soutenir les athlètes afghans, en premier lieu les femmes et les jeunes filles, pour quitter le pays si leurs vies étaient menacées par la nouvelle situation politique et sociale en Afghanistan. Et d’ajouter que tous les sportifs afghans qui avaient participé aux Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo se trouvaient déjà «hors du pays» grâce aux efforts du CIO et des fédérations internationales.
*Organisation terroriste interdite en Russie
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