Poursuivi pour ses propos sur la ville de Trappes, Jordan Bardella dénonce un «djihadisme judiciaire»

© AP Photo / Thibault CamusJordan Bardella
Jordan Bardella - Sputnik Afrique, 1920, 13.09.2021
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Sur BFM TV, Jordan Bardella a fustigé les poursuites dont il fait l’objet, après avoir critiqué l’islamisme à l’œuvre selon lui dans la ville de Trappes. Le vice-président du RN dénonce une forme d’instrumentalisation de la justice.
Alors que le procès des attentats du 13 novembre 2015 s’est récemment ouvert, Jordan Bardella s’est interrogé sur certaines dérives de la Justice auprès de BFM TV. Le vice-président du Rassemblement national (RN) a confié être poursuivi après avoir tenu des propos peu amènes sur la ville de Trappes et sa gestion par l’ancien maire de gauche, Ali Rabeh.
En février, le numéro 2 du RN avait notamment déclaré que la commune était devenue un «cluster pour les islamistes», sur Radio Classique. Il avait également pris la défense de l’enseignant de philosophie Didier Lemaire, qui avait fait un même constat amer concernant la municipalité, la considérant comme «perdue, tombée aux mains des islamistes».
Ces propos n’avaient pas plu à l’ex-maire de Trappes, qui avait alors porté plainte contre Bardella, mais aussi contre Éric Zemmour et la rédaction du Point, pour diffamation, les accusant de «salir Trappes dans les médias».
Le parquet a visiblement décidé de donner suite à l’affaire, ce qu’a regretté Jordan Bardella sur BFM TV.
«Je suis convoqué devant la justice pour avoir indiqué que la ville de Trappes ressemblait de plus en plus à une république islamique. Vous voyez où on en est? Ceux qui pointent le recul de nos libertés, le recul de la République dans certains territoires et la prise de pouvoir des fondamentalistes islamistes, ceux-là sont traînés devant les tribunaux!», a déploré l’eurodéputé sur la chaîne d’information.
Le lieutenant de Marine Le Pen a ajouté s’attendre à une mise en examen. Outre une dérive judiciaire, il croit voir dans ce procédé une véritable stratégie des islamistes pour faire avancer leur cause via les prétoires.
«Il y a le djihadisme par les armes, mais il y a aussi ce djihadisme judiciaire. C’est le combat de l’islamisme par la loi […] C’est une honte. Ce procès sera un procès politique», a ainsi affirmé Jordan Bardella sur BFM TV.

Djihad des tribunaux

La notion de «djihad judiciaire» a déjà été utilisée par plusieurs intellectuels et personnalités politiques auparavant. L’ancienne journaliste de Charlie Hebdo Zineb El Rhazoui avait notamment accusé le CCIF (Collectif contre l'islamophobie en France) d’y avoir recours, en attaquant ses adversaires en justice sous prétexte d’islamophobie.
Le phénomène a parfois été dénoncé par les magistrats eux-mêmes, inquiets de voir leurs prétoires devenir le théâtre de luttes d’influence.
«Le djihad judiciaire s’inscrit dans le noyautage des institutions françaises (ou occidentales) par l’Islam prosélyte ou les “coupeurs de langues” […] il tend à utiliser nos valeurs ―dont l’institution judiciaire fait partie intégrante― pour mieux déstabiliser le pays et imposer le musèlement de toute forme de critique de l’islam», explique ainsi au média Fild Catherine Massaut, vice-présidente du Tribunal de grande instance de Dijon.
Ex-maire de Trappes, Ali Rabeh avait déjà été pointé du doigt par l’opposition pour sa gestion de la ville, voire pour un certain clientélisme. Son élection en 2020 a d’ailleurs été invalidée mi-août par le Conseil d'État, le prétendant de gauche ayant promu sa candidature entre les deux tours, par la distribution de masques notamment. Une nouvelle municipale partielle doit avoir lieu en octobre.
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