Un combattant de MMA agresse violemment cinq policiers à Bruxelles

© Photo Pixabay / FleimaxUne voiture de police
Une voiture de police - Sputnik Afrique, 1920, 22.09.2021
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Cinq policiers ont été violemment agressés dans le centre-ville de Bruxelles le 20 septembre lors d’un contrôle routier. Les syndicats de police dénoncent l’inaction des autorités face aux violences dont le niveau reste plutôt stable depuis quelques années.
Un automobiliste a agressé cinq policiers le 20 septembre lors d’un contrôle dans la commune de Molenbeek-Saint-Jean, rapporte le parquet de Bruxelles.
Les faits se sont déroulés vers 10h sur la chaussée de Gand. Lors du contrôle pour mauvais stationnement, les agents de police ont relevé une anomalie dans les papiers du véhicule. Mais, comme l’indique le parquet, le conducteur "a refusé de coopérer" et un policier a dû appeler des renforts.

"Quand les autres patrouilles sont arrivées, le conducteur était très agressif. Il a donné plusieurs coups de pied aux policiers impliqués et a pris la fuite", ajoute le parquet.

Souffrant de graves blessures, trois policiers ont été conduits à l’hôpital où ils ont été soignés avant de pouvoir regagner leur domicile. Deux autres fonctionnaires ont subi de légères blessures. Tous se trouvent actuellement en incapacité de travail.
Des images circulant sur les réseaux sociaux montrent deux policiers allongés par terre. Selon le quotidien Het Laatste Nieuws, une policière souffre d’une commotion cérébrale après s'être cogné la tête dans sa chute.
L’agresseur a été finalement interpellé par la brigade anti-agression un peu plus loin sur la chaussée. Après avoir été auditionné, il a été mis à disposition du parquet de Bruxelles qui a sollicité mardi 21 septembre un juge d’instruction.

"Le juge d’instruction a été requis pour enquêter sur des faits de coups et blessures volontaires avec incapacité de travail envers des agents de police, rébellion sans armes, et menaces par gestes ou emblèmes d’un attentat contre les personnes", poursuit le parquet.

Selon SudInfo, l’homme est déjà connu des services de police et justifierait son agression par une "histoire qui a trait à un gros chagrin de cœur". La Dernière heure précise qu’il est un combattant professionnel de MMA (Mixed Martial Arts).
Entendu ce mercredi 22 septembre au matin, le mis en cause a été placé en détention préventive sous bracelet électronique à son domicile sur demande du juge d'instruction, informe La Libre.
La maire de la commune, Catherine Moureaux, dénonce un "acte de violence terrible et brutal" et espère que "les autorités judiciaires prendront très au sérieux" cette agression qui "ne doit pas rester impunie".

L’inaction des autorités critiquée par des syndicats

Le Syndicat national du personnel de police et de sécurité (NSPV) pointe l’inaction du gouvernement face à l’intensification des agressions.

"C'est le énième signal que nous lançons, tant à la ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden (CD&V), qu'au ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open VLD) qu'à l'ensemble du gouvernement", lâche Carlo Medo, président du syndicat, cité par le radiodiffuseur flamand VRT NWS.

Le NSPV "constate depuis des années que la violence envers la police ne s'arrête pas", demandant ainsi des sanctions plus rapides et plus strictes. "Il n'est pas possible que des personnes qui se consacrent chaque jour à la société soient attaquées de la sorte alors qu'elles effectuent un contrôle de routine", cite VRT NWS.
Le Syndicat libre de la fonction publique (SLFP) demande, lui, des peines plus sévères pour ces agressions.

"Il arrive tous les jours que des policiers soient attaqués et blessés. Il est temps que nos autorités politiques, en collaboration avec le pouvoir judiciaire, mettent un terme à cette situation. Ils doivent donner l'exemple aux jeunes de ces quartiers que de tels actes sont toujours punis", renchérit Vincent Houssin, vice-président national du syndicat, cité par le radiodiffuseur.

Les statistiques

Selon les chiffres établis par les forces de police pour connaître l'ampleur des violences commises ces dernières années à l'encontre de toutes les "professions d'intérêt général", dont les policiers, le nombre d’actes de violence à leur encontre reste plutôt stable depuis quelques années, relevait le 15 janvier le quotidien De Tijd.
En 2019, 143 policiers ont été violentés ou agressés, soit une légère hausse par rapport à 2018 (115), mais une légère baisse par rapport à 2017 (162).
Enfin, les faits de violence à l’encontre de toutes les "professions d’intérêt général" (policiers, médecins et urgentistes) restent eux aussi stables depuis 2012, oscillant entre 2.300 et 2.400 cas par an. En 2019, 2.331 faits ont été enregistrés, dont 1.386 en Flandre, 566 en Wallonie et 379 en région bruxelloise.
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