Débat sur l’islam: quasi inexistant en Allemagne, omniprésent en France

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Верующие в праздник Курбан-Байрам у Соборной мечети Барнаула - Sputnik Afrique, 1920, 27.09.2021
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Alors qu’ils n’ont pas été abordés du tout lors de la campagne des législatives en Allemagne, l’islam et l’immigration dominent les débats politiques français à quelques mois de la présidentielle 2022.
Pendant la campagne des législatives en Allemagne, les thèmes les plus abordés ont été la transition énergétique et le climat. Ce dernier est devenu un sujet très sensible vu les fortes inondations cet été qui ont coûté la vie à environ 200 personnes. Lors du dernier débat télévisé le 23 septembre, les sujets le plus discutés ont été le logement, les tensions sur le marché de l’immobilier et la politique étrangère, grande absente des débats précédents.

Où en est le débat sur l’immigration?

L’immigration n’a pas non plus été au centre des débats en Allemagne, remarque Le Parisien, cela malgré le fait qu’en 2015 le pays ait décidé d’accueillir près d'un million de réfugiés syriens. Actuellement, près de 17 % des étrangers vivant en Allemagne sont des immigrés originaires de régions en crise au Moyen-Orient et en Afrique (Syrie, Érythrée, Maroc en tête), d’après une étude de l’Institut allemand pour la recherche démographique (BIB) et l’Office fédéral pour la migration et les réfugiés (BAMF).
"Aujourd’hui, les choses se sont tassées. Beaucoup de réfugiés ont trouvé du travail. Ils aideront à payer nos futures retraites. La chancelière [Angela Merkel] a eu raison de dire que "l’Allemagne y arriverait". Il est vrai aussi que, contrairement à la France, nous n’avons pas connu de vague d’attentats terroristes islamistes", confie au Parisien un Berlinois de 52 ans.

Un pilier de la campagne électorale en France

Toutefois, la situation est totalement différente dans l’Hexagone. À sept mois de l’élection présidentielle, l’islam et l’immigration sont largement discutés par les candidats, thèmes de prédilection pour la droite traditionnellement.
En effet, le 26 septembre, Jordan Bardella, président du RN par intérim, Marine Le Pen étant en campagne, a plaidé pour la transformation de l’Otan en une "organisation de lutte internationale contre l'islamisme et contre le terrorisme". "L'ennemi idéologique du XXIe siècle, le totalitarisme du XXIe siècle, c'est le fondamentalisme islamiste", a-t-il déclaré dans l'émission Dimanche en Politique sur France 3.
De son côté, Marine Le Pen assurait en juin vouloir combattre la radicalité islamiste: "Je lutte contre l’islamisme radical qui est une idéologie. Je ne lutte pas contre les musulmans", a-t-elle clarifié auprès du site d’actualité réunionnais Linfo. Dans la même interview, elle dit redouter de voir son projet pour la présidentielle de 2022 être assimilé aux propos "radicaux" d’Éric Zemmour.

Un grand sujet pour Zemmour

L’ex-éditorialiste de CNews et candidat pressenti ne manque pas une occasion pour s’exprimer sur les liens entre l’islam, l’immigration et la délinquance. Invité du Grand Rendez-vous sur Europe 1, Les Échos et CNews le 26 septembre, il a estimé que l’islam est "une civilisation qui est incompatible avec les principes de la France", évoquant les "innombrables quartiers" qui se livrent à une pratique "totalitaire" de l’islam.
Une thèse qu’il a de nouveau exposée le 23 septembre à l’occasion du débat avec Jean-Luc Mélenchon, patron de La France insoumise (LFI), sur BFM TV, tempérant néanmoins ses: "Heureusement, ce ne sont pas tous les musulmans qui sont délinquants ou terroristes. Mais tous les terroristes sont musulmans".
Le leader de LFI a alors reproché à Éric Zemmour de victimiser les personnes à confession musulmane: "S’il y a des crimes, je les reconnais. Mais l’important c’est l’analyse des causes. Vous répétez comme un moulin à paroles: "C’est les musulmans! C’est le djihad!" Vous n’avez pas honte? Il y a des millions de musulmans dans ce pays qui ne supportent pas ça!".

Résultats préliminaires des législatives en Allemagne

Le SPD (centre-gauche), avec à sa tête le ministre des Finances Olaf Scholz, a recueilli 25,7% des suffrages lors des élections législatives du 26 septembre en Allemagne. L'union conservatrice CDU-CSU d'Armin Laschet, parti d'Angela Merkel qui prend sa retraite politique, a enregistré un score historiquement bas avec 24,1%. Die Grüne (Les Verts), parti d’Annalena Baerbock, arrive troisième avec 14,8%, selon les résultats officiels provisoires annoncés par la commission électorale.
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