"Criminel", "mensonge", "caricature": Blanquer et Zemmour s’étrillent sur les élèves transgenres

© AFP 2023 GUILLAUME SOUVANTJean-Michel Blanquer à une école à Chateauroux
Jean-Michel Blanquer à une école à Chateauroux - Sputnik Afrique, 1920, 08.10.2021
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La prise en compte des questions de genre à l’école a donné lieu à une passe d’armes entre Éric Zemmour et Jean-Michel Blanquer. Une comparaison avec les expériences nazies est restée en travers de la gorge du ministre de l’Éducation nationale.
Déjà attaqué frontalement par plusieurs membres du gouvernement, Éric Zemmour voit désormais Jean-Michel Blanquer s’ajouter à la liste de ses détracteurs. Les deux hommes se sont en effet échangé des noms d’oiseaux par médias interposés.
En cause: une circulaire du ministère de l’Éducation nationale, sur la "prise en compte des questions relatives à l'identité de genre" à l’école. Un texte qui enjoint par exemple aux établissements de respecter les changements de prénom ou de pronom des élèves, sous réserve d’un accord parental, ou de les laisser utiliser les toilettes de leur choix.
Cette circulaire a provoqué la colère d’Éric Zemmour, qui a fustigé une "mode criminelle", importée des États-Unis, sur Europe 1 et CNews. Le polémiste a nommément attaqué Jean-Michel Blanquer, lui reprochant de se "soumettre aux injonctions abominables des militants LGBT".
"Ce que fait monsieur Blanquer est scandaleux. À travers cette circulaire, il dit que les professeurs doivent se soumettre à cette nouvelle idéologie. Si un enfant vient expliquer qu'il n'est plus une fille mais un garçon, le professeur devra l'appeler par +il+ et plus +elle+. C’est criminel", a-t-il ainsi déclaré à la radio privée.
L’ex-éditorialiste de CNews a mis en garde contre les dérives médicales de ce genre d’entreprise, notamment contre les bloqueurs de puberté, fustigeant des "expériences dignes du docteur [Josef, ndlr] Mengele". Il a ajouté qu’il était normal que les enfants "ressentent un mal-être" durant leur adolescence, et que cela ne devait pas toujours porter à conséquence.
"Zemmour dit n'importe quoi"
Ces réactions n’ont guère été du goût du ministre de l’Éducation nationale, qui a vivement réagi, à nouveau sur Europe 1. Jean-Michel Blanquer a critiqué la comparaison "absurde et dégradante" avec les expériences nazies, tout en assurant que la circulaire n’avait pour but que de favoriser l’accueil des élèves transgenres.
Il a en outre accusé Éric Zemmour de capitaliser sur des "polémiques malsaines" pour mieux entrer en campagne.
"On voit bien qu'il est entré en campagne et que la caricature et le mensonge ne l'effraient pas […]. Le but n'est pas d'avoir une course à l'identité sexuelle. Le but est que tout le monde se sente égal et bien dans un établissement scolaire. Il suffit de lire cette circulaire pour comprendre que M.Zemmour a dit n'importe quoi", a déclaré le ministre sur Europe 1.
Depuis plusieurs années déjà, la bataille du genre a tendance à s’inviter dans les établissements scolaires, en particulier outre-Atlantique. Fin juin, la Cour suprême des États-Unis avait par exemple autorisé une élève née femme à utiliser les toilettes de son lycée réservées aux garçons.
Quelques mois auparavant, un enseignant avait été mis à pied en Virginie, pour avoir déclaré qu’il n’affirmerait jamais "qu'un garçon biologique peut être une fille et vice versa", devant son conseil scolaire.
Les polémiques se multiplient aussi en Europe. En Belgique, les autorités songent notamment à inscrire un genre "neutre", dans les formulaires d’inscription de certains établissements scolaires.
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