Poignardée à 59 reprises par son ex-conjoint, cette Toulonnaise doit payer ses loyers

© Photo Pixabay/Ichigo121212Une prison
Une prison - Sputnik Afrique, 1920, 12.10.2021
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Une mère de famille de Toulon, victime de violences conjugales et d’une tentative d’assassinat par son ex-compagnon, a quitté l'appartement de celui-ci en décembre 2018. Néanmoins, le bailleur HLM lui réclame 32.000 euros de loyers impayés, l’homme se trouvant aujourd'hui en prison.
Une Toulonnaise de 44 ans, mère de trois enfants, a été victime de violences conjugales qui se sont soldées en décembre 2018 par une tentative d’assassinat avec 59 coups de couteau portés par son ex-conjoint sous les yeux de son fils. Dorénavant, le bailleur HLM lui demande de vider l'appartement et de rendre les clés et lui réclame 32.000 euros de loyers impayés. Elle l’avait pourtant quitté en mars 2018 pour se protéger des violences, relate France Bleu Provence.
La victime avait en outre envoyé une lettre au bailleur HLM en mars 2018 pour se désolidariser du contrat de bail.

"Victime une seconde fois"

Son ex-compagnon a écopé en septembre dernier d'une condamnation à 25 ans de prison mais a fait appel. Après la violente agression qu’elle a subie, le pronostic vital de la femme était engagé, elle se considère comme "miraculée". Le bail n’a cependant jamais été résilié. Depuis l'arrestation de son agresseur, elle est régulièrement visitée par des huissiers qui menacent de saisir ses affaires "et celles de ses enfants", a-t-elle raconté au quotidien régional.
La femme se sent donc "victime une seconde fois" et sent "une épée de Damoclès" suspendue "au-dessus de la tête". Selon son avocate, il s’agit de "nouvelles violences psychologiques qui exacerbent la douleur et aggravent le syndrome de stress post-traumatique déjà très aigu chez (sa) cliente".

Elle devrait être protégée

Or, la victime de violences conjugales "peut bénéficier de nombreuses mesures de protection de la part des institutions publiques et des associations", explique le site officiel de l’administration française. Les violences contre la concernée ont même engendré une tentative de suicide.
Toutes les violences conjugales sont interdites par la loi, "qu'elles soient physiques, psychologiques ou sexuelles". Il s'agit de violences commises au sein des couples mariés, pacsés ou en union libre.
Le rapport d'enquête "cadre de vie et sécurité" de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) publié en 2017 constate que "les femmes sont beaucoup plus concernées que les hommes".
Le rapport de l'ONDRP datant de 2019 décomptait 405.000 victimes par an en moyenne entre 2011 et 2018 et 68% de ces victimes sont des femmes.
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