"Tuer la population": Darmanin demande des comptes après les propos d’un élu sur la police

© AFP 2023 ALAIN JOCARDUn policier patrouille à Sarcelles dans le Val d'Oise, février 2021
Un policier patrouille à Sarcelles dans le Val d'Oise, février 2021 - Sputnik Afrique, 1920, 13.10.2021
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L'opinion concernant les forces de l’ordre exprimée par l’adjoint au maire de Cachan, Dominique Lanoë (LFI), n’a plu ni aux syndicats de police, ni à l’exécutif. Gérald Darmanin a demandé dans un courriel à l’édile de rendre des comptes.
Les propos retentissants ont été prononcés durant une session du conseil municipal de Cachan (Val-de-Marne), le 30 septembre.
"Je croyais que le but de la police c’était protéger la population, c’était pas nécessairement de posséder des armes pour la tuer. Parce que c’est ça la signification en bon français courant", a estimé Dominique Lanoë, adjoint au maire.
Mise en ligne, la séquence montre l’élu LFI couper son micro après sa déclaration, alors que d’autres participants à la réunion souhaitent vérifier s’ils ont bien entendu sa phrase. Après un problème global de micro, un élu quitte le conseil, tandis que la maire, Hélène de Comarmond, reste imperturbable.
Au moment où la question de doter ou pas la police municipale d’armes létales est toujours en discussion, la scène a suscité une grande indignation de la part des syndicats de police et de plusieurs personnalités politiques.
Les associations Alliance-Police Nationale et le SCPN ont dénoncé des propos "calomnieux" et "inadmissibles".
Pour contrer Dominique Lanoë, l’attentat du Bataclan et l’incident à la basilique Notre-Dame de Nice ont été notamment évoqués.
Sébastien Trouillas, élu à la mairie de Cachan, a exigé que l’édile présente ses excuses.

Courrier à la maire

Le ministre de l’Intérieur a réagi à la polémique via un courrier, dans lequel il demande des comptes à Hélène de Comarmond, a confirmé son entourage à France info.
"Je souhaite donc que vous puissiez me préciser dans quel contexte de telles déclarations ont pu être prononcées", a écrit Gérald Darmanin, soulignant que l’émotion provoquée était forte "au sein des forces de l'ordre et au-delà".
"Nous devons collectivement faire preuve d'intransigeance face à toutes les attaques portées contre les femmes et les hommes qui nous protègent", a encore enjoint le ministre dans ce courriel cité par France info et CNews.
La réponse de Mme Comarmond "décidera des suites éventuelles [qu'il] donnera pour préserver l'honneur des forces de l'ordre", a ajouté Darmanin.
Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, a fustigé de son côté une polémique qui est "une insulte à l'intelligence des citoyens" et a appelé à mettre fin aux discussions de ce genre.

"En alerte 24 heures sur 24"

Le syndicat Alliance-Police Nationale s'interroge surtout sur la "non réaction" de la maire, vu que les propos ont été tenus par un "élu de la République" lors d'un conseil municipal.
"Les policiers sont armés en et hors service car ils peuvent intervenir en tout temps. Être policier, c’est être en alerte 24 heures sur 24 pour assurer la sécurité de tous", met en valeur Amandine Vanhoye, chargée de communication pour Alliance-Police Nationale, contactée par Sputnik. "La France insoumise utilise à des fins électorales des termes abjects que nous condamnons."
"L’utilisation de l’arme de service est strictement réglementée" et "fait l’objet d’une enquête administrative", précise-t-elle.
Selon un sondage Cevipof, 73% de la population a confiance en la police. Ainsi, la mauvaise image des forces de l'ordre évoquée par Dominique Lanoë "va à l’encontre de la réalité", résume Mme Vanhoye.
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