Report du sommet de l'OIF: pourquoi c'est tout de même "un succès pour la diplomatie tunisienne"

CC BY-SA 3.0 / Serein / Drapeaux des membres de la francophonie
Drapeaux des membres de la francophonie - Sputnik Afrique, 1920, 14.10.2021
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L’Organisation internationale de la Francophonie a annoncé le report du sommet qui était prévu sur l’île de Djerba au mois de novembre prochain. Cet ajournement constitue un succès pour la diplomatie de la Tunisie qui faisait face à des "jeux de coulisses" afin de lui retirer l’organisation de cet événement au profit d’autre État.
Le gouvernement de Najla Bouden, officiel depuis lundi 11 octobre, a dû faire face à une pression importante dans le cadre de l’organisation du 18e sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Cet événement, qui regroupe 88 États membres de l’OIF, devait se dérouler sur l’île de Djerba, du 15 au 22 novembre 2021. Il a finalement été reporté d’une année, soit en novembre 2022.
Dans un communiqué de presse, le ministère tunisien des Affaires étrangères a indiqué que ce report avait fait l’objet d’un soutien "de plusieurs pays amis" au sein de l’Organisation internationale de la Francophonie afin "de pouvoir organiser cette instance importante dans les conditions les plus optimales".
"Les discussions ont abouti au consensus des représentants des États membres concernant la Tunisie, hôte de ce sommet, et le report de la date de sa convocation sur l'île de Djerba à 2022 afin d'assurer une large participation au plus haut niveau et de ne pas avoir à le tenir à distance", précise ce communiqué officiel.
"Mabrouk!"["Félicitations!"] l'ancien ministre de l'Enseignement supérieur, Slim Khalbous, actuellement recteur de l'Agence universitaire de la Francophonie, félicite la diplomatie tunisienne pour avoir "défendu les intérêts du pays".
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Manœuvres

S'il y a autant d'enthousiasme affiché quant à ce report, c'est que le gouvernement tunisien revient de loin. Soumises à de "fortes pressions", les autorités tunisiennes ont failli se voir retirer l'organisation du sommet. La question de la situation politique en Tunisie semble en effet avoir pesé dans la préparation de cet évènement. Certains États membres ont mis en avant le redressement politique imposé le 25 juillet 2021 par le Président Kaïs Saïed pour tenter de retirer à la Tunisie l’organisation de ce 18e sommet. C'est ce qu'affirme à Sputnik une source tunisienne proche de ce dossier, qui insiste sur le fait que le report a réellement constitué "un succès pour la Tunisie".
"Il y avait eu beaucoup de manœuvres en coulisses pour soutirer carrément l'organisation du sommet à la Tunisie. C'était le fait de certains gouvernements d'États membres qui étaient embarrassés -notamment face à leur propre opposition- par l'absence de visibilité du paysage politique tunisien, d'autant plus que les questions relatives à la gouvernance et à la démocratie sont de plus en plus promues par l'OIF. Des États membres, qui ont l'habitude de faire de ces questions leur cheval de bataille et un instrument de soft power, comme le Canada, estimaient devoir prendre une position ferme", souligne notre source qui a souhaité garder l’anonymat.
Notre interlocuteur fait également état de velléités de la part de "pays africains" subsahariens de "profiter" de la situation pour se voir attribuer l’organisation de ce sommet. "Dans tout cela, le fait pour la Tunisie d'avoir pu garder le sommet, avec un simple report, est certainement un succès", insiste la source. Confrontée à une double crise politique et économique, Tunis tient à accueillir cet événement qui verra la présence de 88 chefs d’État.
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