Poursuite en justice contre le maire de Lyon et le préfet du Rhône pour les rodéos urbains

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Un motocross (image d'illustration) - Sputnik Afrique, 1920, 16.10.2021
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Les nuisances sonores provoquées notamment par les rodéos sauvages exaspèrent les Lyonnais. Deux collectifs d'habitants engagent une action en justice contre le maire de la ville et le préfet du Rhône. Cette action fait suite à d’autres lancées en 2019 et 2020.
Les deux collectifs d'habitants lyonnais "Presqu’île en colère" et "Lyon en colère" attaquent en justice le maire de Lyon, Grégory Doucet, et le préfet du Rhône, Pascal Mailhos, pour manquement à leurs obligations.
Ils imputent une "carence dans leur mission de protection de la sécurité et tranquillité publiques" à ces deux personnes qui "se partagent les compétences en matière de police".

"Nous soutenons que ces autorités de police sont fautives car elles ont manqué à leurs obligations en tardant à prendre des mesures et/ou en ne prenant pas toutes les mesures utiles de nature à prévenir sérieusement les nuisances des rodéos urbains sur la Presqu'île et les troubles à l’insécurité et la tranquillité dans plusieurs autres quartiers de Lyon et Villeurbanne", indique l’avocat des collectifs dans un communiqué.

Selon ceux-ci, il s’agit précisément du "manque d’équipages de police disponibles pour patrouiller et effectuer des contrôles de nature à décourager les auteurs des troubles de commettre leurs infractions et plus généralement une faillite de l’État dans sa politique".
L’audition est prévue le 10 novembre à 10h45 devant le tribunal administratif de Lyon.
Cette action intervient un an après d’autres engagées en 2019 et 2020. L’une avait été lancée à la demande des riverains par l’avocat de "Presqu’île en colère" contre l’État en la personne du préfet du Rhône afin d’obtenir des "solutions complémentaires" visant à faire cesser les débordements.

L'insécurité gagne du terrain

Les rodéos sauvages se poursuivent un peu partout en France. D’après un bilan porté le 27 juillet à la connaissance du Figaro, plus de 700 interpellations ont été effectuées par les forces de l'ordre et plus de 1.000 engins saisis depuis début 2021.
En 2020, 871 rodéos urbains ont été recensés par les gendarmes, soit une hausse de 48% par rapport à 2019, et les interventions de la police ont augmenté de plus de 31% sur la même période, indique le rapport du 8 septembre des députés Robin Reda (LR) et Natalia Pouzyreff (LREM), co-rapporteurs de la mission parlementaire dédiée au phénomène.

"Les chiffres sont impressionnants, et c'est normal suite à la création d'un nouveau délit, mais cela reste relativement maigre au regard de tout ce qui peut se passer sur le territoire national", a confié lors d'une conférence de presse Robin Reda, cité par l’AFP.

Depuis le 3 août 2018, la loi prévoit une peine maximale d'un an de prison et 15.000 euros d'amende pour la participation à un rodéo sauvage, mais Natalia Pouzyreff estime que c'est la confiscation qui est le moyen le plus dissuasif.
Elle trouve néanmoins leur nombre "insuffisant" car "on se heurte au droit de propriété et lorsque le conducteur n'est pas le propriétaire, il y a parfois des difficultés à saisir le véhicule", cite l'AFP.
Afin de contribuer à la lutte contre les rodéos, le rapport met en avance l'expérimentation des "caméras aéroportées", c'est-à-dire des drones, comme "alternative efficace à la poursuite des délinquants".
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