Missile balistique tiré par un sous-marin: la dissuasion nucléaire nord-coréenne crédible

© AP Photo / Lee Jin-man«Activités de défense»: la sœur de Kim Jong-un défend les nouveaux tirs de missiles
«Activités de défense»: la sœur de Kim Jong-un défend les nouveaux tirs de missiles - Sputnik Afrique, 1920, 23.10.2021
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Branle-bas de combat à l’Onu! La Corée du Nord a lancé cette semaine un nouveau missile balistique depuis un sous-marin. Pour Hugues Eudeline, ancien commandant de submersible, la dissuasion nucléaire de Pyongyang devient crédible.
"Si vous attaquez un pays et le détruisez en grande partie, il faut savoir qu’on peut détruire en retour une bonne partie de votre pays."
Hugues Eudeline explique à Sputnik l’utilité de la force de seconde frappe, ou de rétorsion, illustrée par le lancement d’un nouveau missile balistique nord-coréen depuis un sous-marin, le 19 octobre. Lui-même, ancien commandant de submersible, rappelle que la principale composante de la force de dissuasion nucléaire française réside dans ses sous-marins nucléaires lanceur d’engins. "Parce qu’on ne sait pas où ils sont", poursuit-il, contrairement aux silos et aux porte-avions.
Si Pyongyang avait déjà réalisé en 2016 un premier essai de missile balistique stratégique mer-sol (SLBM), l’agence de presse nord-coréenne KNCA a précisé que cette fois, il s’agissait d’un "nouveau type" de missile balistique. Après le lancement d’un missile hypersonique fin septembre, c’est donc un progrès de taille réalisé par Pyongyang. Et les Occidentaux ne s’y sont pas trompés.

"Soixante-douze sous-marins" nord-coréens

Ce tir "souligne l’amélioration continue du programme nucléaire et balistique" de Pyongyang, affirmant son ambition d’acquérir à terme des "capacités nucléaires en mer", selon la représentante des trois pays européens membres du Conseil de sécurité de l’Onu. Washington et Londres ont même convoqué une réunion d’urgence de cette même instance. Alors que les deux Corées sont toujours formellement en guerre, ce nouveau test accélère ainsi la course aux armements dans la région.
Pyongyang disposerait actuellement entre 20 et 60 têtes nucléaires, selon des données fournies par les États-Unis. Si les "soixante-douze sous-marins" nord-coréens datent surtout de la guerre froide, Hugues Eudeline, spécialiste des violences maritimes à l’Institut Thomas More, estime que la dissuasion nord-coréenne devient désormais tout à fait crédible. Ils viennent de "prouver qu’ils étaient capables de lancer un missile sous l’eau", de mobiliser différents porteurs, soit un sous-marin, soit un silo, ainsi qu’un "dispositif de contrôle et de navigation" du missile.
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