Snobée pour les F-35, la Turquie achètera finalement des F-16 aux États-Unis

© Sputnik . Александр Ковалев / Accéder à la base multimédiaИстребитель F-16
Истребитель F-16 - Sputnik Afrique, 1920, 23.10.2021
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La Turquie a annoncé entamer une procédure d’achat pour des chasseurs F-16 auprès des États-Unis. Est-ce la fin d’un long jeu de dupes, entre Ankara, Moscou et Washington?
Le ministère turc de la Défense a confirmé avoir lancé la procédure d’acquisition de chasseurs américains F-16. Un achat qui met l’accent sur l’appartenance de la Turquie à l’Otan, alors que les relations entre Ankara et Washington ont connu quelques turbulences ces derniers temps, entre désaccords sur l’armement russe et piques d’Erdogan contre Joe Biden.
"Nous suivons le processus. Renforcer la Turquie, c'est aussi renforcer la défense de l'Otan […] En tant qu’allié et ami, nous n’attendons pas seulement des États-Unis la livraison de 70 Viper F-16, mais aussi une contribution à la modernisation des avions déjà disponibles en Turquie", a ainsi déclaré le ministre de la Défense, Hulusi Akar, selon le site du ministère.
La Turquie possède en effet déjà 200 F-16, dont tous ne sont pas de première jeunesse. Les modèles les plus récents remontent aux années 2000 (Block 50).

En compensation des F-35

Ces déclarations signeraient la fin d’un long jeu de dupes entre la Russie, la Turquie et les États-Unis à propos de l’achat de nouveaux chasseurs. Ankara avait en effet d’abord prévu d’acquérir une centaine de F-35 à Washington, pour près d’1,4 milliard de dollars.
Mais la Turquie avait fini par se brouiller avec son allié américain, après avoir acquis des systèmes antimissiles russes S-400. Une commande restée en travers de la gorge des États-Unis, qui avaient finalement exclu la Turquie du programme F-35, en 2019.
Ankara avait alors songé à retourner faire ses emplettes à Moscou pour ramener des chasseurs Su-35 et Su-57, avant de se raviser.
Reste à savoir si l’aviation turque gagne au change en acceptant des F-16 à la place des F-35 espérés. Les deux aéronefs ne sont en effet pas conçus exactement pour les mêmes missions, comme l’expliquait récemment à Sputnik Jean-Vincent Brisset, chercheur associé à l’IRIS.
"Le F-35, son métier, c’est l’attaque au sol en espace aérien protégé. Il a une posture beaucoup plus agressive que le F-16 qui, bien qu’il soit plus polyvalent dans ses dernières versions, est plus un appareil de défense aérienne", détaille l’ancien pilote de chasse.
Côté porte-monnaie, l’heure de vol du F-16 reste néanmoins beaucoup moins onéreuse que celle du F-35.
Ces procédures d’accords sur les chasseurs ne semblent toutefois pas empêcher Erdogan de lorgner de nouveau l’armement russe. Fin septembre, le Président turc avait déclaré avoir l’intention d’acheter à nouveau des systèmes antimissiles S-400. Washington avait par la suite menacé la Turquie de sanctions si elle se fournissait encore chez son voisin d’en face russe.
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