OM-PSG: dispositif de sécurité exceptionnel sur fond de menace de sanctions. Sera-t-il efficace?

© Photo Pixabay/ThorstenFUn terrain de football, image d'illustration
Un terrain de football, image d'illustration  - Sputnik Afrique, 1920, 24.10.2021
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Face à des menaces de retrait de points, les dirigeants marseillais ont décidé de mettre le paquet en matière de sécurité. Le classico de ce soir contre le Paris-Saint-Germain pourrait bien mettre à rude épreuve le dispositif.
Qui dit classico, dit incidents. C’est cet adage qui est malheureusement commun depuis de nombreuses années et que les dirigeants marseillais aimeraient bien ne pas voir se répéter lors du match Olympique de Marseille – Paris-Saint-Germain pour la 11e journée de Ligue 1. En effet, le club de la cité phocéenne brille plutôt depuis le début de la saison sur le terrain extra-sportif en collectionnant les incidents lors de diverses rencontres. Suite à ceux en marge du match contre le SCO Angers, le club Olympien avait été sanctionné par la commission de discipline de la Ligue de football professionnel d’un retrait de 1 point avec sursis. Une sanction qui serait handicapante alors que l’OM lutte pour une place qualificative en Ligue des Champions.
Hasard du calendrier, l’Olympique de Marseille reçoit son grand rival le PSG, un classique du football français qui a été tout au long des confrontations rythmées par des affrontements entre ses supporters. Ceux de Paris ne seront pas du voyage, une interdiction de déplacement ayant été prononcée à leur encontre.

Le point sur les mesures exceptionnelles mises en place

Lors de ce match, il ne sera pas possible pour les supporters marseillais de faire des cortèges, pratique très courante. La préfète de police des Bouches-du-Rhône en a interdit la pratique suite à des incidents constatés les années précédentes.
Une fois à l’intérieur du stade, des moyens humains inédits seront disposés dans tout le stade afin de faire respecter l’ordre, à savoir 1.299 personnes réparties de la manière suivante: 874 stadiers, 17 maîtres-chiens, 296 agents d’accueil et 112 hôtesses qui devront veiller à ce qu’aucun incident ne se produise. Selon une information de RMC Sport, les hôtesses d’accueil ont reçu des consignes strictes concernant les papiers ou les verres en carton qui pourraient constituer de potentiels projectiles. Enfin, la mesure phare est l’installation de filets amovibles au niveau des endroits à risques dont les poteaux de corners, phase de jeu risquée compte tenu de la proximité du joueur s’apprêtant à tirer par rapport au public. Ces filets amovibles seront tenus par 12 stadiers qui pourront se déplacer en fonction de la situation.

Le jet de projectiles, une pratique courante

Il faut noter que les jets de projectiles sont une pratique courante lors des matchs de l’Olympique de Marseille au Vélodrome. En 2017 lors du classico OM-PSG, Neymar fraîchement arrivé en France en avait fait l’amère découverte, le Brésilien en ayant été la cible.
"Ils ont jeté de tout. Des baguettes, des bouteilles de jus d’orange, du coca. Je crois que ça ne fait pas partie du football mais bon. Je ne sais pas si la Fédération voit ça comme du football. Ce n’est pas normal. Mais ce n'est pas le football ça, indépendamment du fait qu'il s'agisse de la Libertadores ou du championnat ici. Je crois que ce n'est pas le bon chemin du football. C'est comme si au restaurant, on lançait des fourchettes et des couteaux sur les cuisiniers. Ce n'est pas normal."
On peut dire que ce phénomène est ancien au Vélodrome. Le 17 février 2001, le début de la seconde période avait été retardé de 15 minutes suite à des jets de projectiles divers tels que des portables, des piles ou encore des pièces de monnaie sur Lionel Letizi et Luis Fernandez, l’entraîneur du PSG.
Ce dernier avait déclaré au Parisien ne pas vouloir déposer de réclamation.
"Je ramène tout ça chez moi, ça me fera un souvenir du Vélodrome. Je veux bien que les arbitres fassent des grèves, mais là, quand il y a danger pour les vingt-deux acteurs, ils doivent intervenir. Attention, si on laisse passer ce genre de débordements, il faudra bientôt fermer les stades."
Quand les joueurs n’étaient pas ciblés, il s’agissait des supporters. Pendant la saison 1999-2000, les caméras d’Envoyé Spécial avaient pu constater l’ampleur du phénomène, un policier des renseignements généraux ayant dû quitter son poste, touché par un projectile venant de la tribune marseillaise.
Le match le plus marquant remonte à 1993 lorsque les Marseillais et les Parisiens s’étaient affrontés en se lançant réciproquement des fumigènes. Quelques mois plus tard, la loi Alliot-Marie avait été votée et l’introduction de fumigènes dans un stade réprimée par une peine de trois ans de prison et 100.000 francs d’amende.
Enfin il faut noter qu’un incident a eu lieu lors de la rencontre entre Marseille et Lorient la semaine dernière. Le joueur Stéphane Diarra a été touché sans gravité, ce qui a agacé Dimitri Payet qui a appelé ses supporters au calme.

L’appel au calme du président Pablo Longoria

Compte tenu de l’enjeu et de la médiatisation du match, Pablo Longoria a écrit aux supporters sur le site du club une lettre ouverte dans laquelle il a mis en garde sur le fait que le moindre incident sera sévèrement sanctionné. Il en appelle à la responsabilité de chacun pour faire de cette rencontre une fête, le match se disputant à guichets fermés, une première depuis le début de l’épidémie de Covid-19.
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